Jeunesse
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Cauchemar virtuel

Thomas Bauduret (Traducteur), D.J. Machale ( Auteur), Victor Lee (Illustrateur de couverture)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 31/08/08  -  Jeunesse
ISBN : 9782013223706
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Christian   - le 20/09/2018

Cauchemar virtuel

Après la fantasy médiévale (Le Marchand de peur), la SF aquatique (La Cité perdue de Faar), le voyage dans le temps et l’uchronie (La guerre qui n’existait pas), D.J. MacHale aborde, pour la quatrième aventure de Bobby Pendragon, le thème des univers virtuels. D’un tome à l’autre, Bobby se déplace dans des mondes parallèles, mais à l’intérieur du monde Veelox, où le maléfique Saint Dane a encore frappé, Bobby peut vivre des aventures de rêve. Il lui suffit de se brancher sur une machine de la pyramide d’Utopias. C’est, en quelque sorte, en se projetant dans un monde parallèle que Bobby peut revenir un peu sur son passé d’adolescent, retrouver, en rêve, sa famille et les amis qu’il a perdus depuis qu’il est devenu le Voyageur de la Seconde Terre.

Le réalisateur-scénariste-auteur anglo-américain joue de son goût pour l’éclectisme, de sa fraîcheur et de sa fausse ingénuité pour projeter son héros de quinze ans dans des thématiques de passage à l’état adulte (l’affirmation de soi, l’autorité, la frontière entre le bien et le mal, l’addiction). Il joue du genre SF sans s’y enfermer. Et dès qu’il tourne en rond, d’un saut de « flume », Bobby change de monde.

Cauchemardémie à Veelox

Bobby envoie à Mark et Courtney, ses fidèles amis de la Seconde Terre,  un message en forme d’hologramme. Normal. Il est sur Veelox, la planète de la 3D et des utopies virtuelles. Sur les traces de l’infâme Saint Dane, il découvre  un monde où tous les habitants vivent dans leur rêve virtuel. Seuls les jeunes « vedders »qui accompagnent les immersions et les jeunes « phaders » qui surveillent le fonctionnement global d’Utopias sont exclus, pour un temps, du grand saut. Depuis l’invention d’Utopias par  le Dr Zeltin, Veelox était déjà mal partie, mais Saint Dane est venu y ajouter ses grains de sable et la grande machinerie utopique tourne au cauchemar.

Victimes du piège virtuel tendu par  l’ennemi juré des Voyageurs, Bobby et Aja, la Voyageuse de Veelox, vont tenter d’enrayer l’hémorragie d’irréalité qui gagne Utopias. Et vu ce que Saint Dane a préparé, il va falloir cautériser un maximum…

Le cauchemar du virtuel

L’immonde Saint Dane a l’habitude de dévaster les mondes sur lesquels il passe, mais il a le bon goût de laisser des traces pour narguer les Voyageurs, seuls habilités à passer d’un monde à l’autre à travers les flumes. A eux de réparer les dégâts. Bobby a pris la relève de son oncle, tué au deuxième tome. C’est lui qui mène la danse et coordonne les actions des Voyageurs (un par monde) pour contrecarrer les plans diaboliques du malfaiteur de l’humanité.

Cette fois-ci, le chantre du mal a juste donné un coup de pouce au destin. Veelox est une planète en déclin où tous ont délaissé leur vie, leur travail pour s’immerger dans leurs rêves. Il suffit d’inciter Aja, la phadeuse-en-chef, à intervenir dans les arcanes informatiques d’Utopias pour lui faire commettre une erreur fatale. Bobby n’est pas dans son élément et il va devoir convaincre la Voyageuse Aja de la fourberie de Saint Dane. 

Dans ce quatrième tome, qui peut être lu relativement indépendamment des précédents, on en apprend davantage sur les Acolytes, ces assistants qui aident les Voyageurs à entrer dans un nouveau monde. Mark désire ardemment devenir un Acolyte et se mettre au service de la mission bienfaitrice des Voyageurs.

En traitant des jeux et de la réalité virtuelle, D.J. MacHale aborde plus spécifiquement le thème de l’addiction et de la fuite de la réalité. La distinction de plus en plus ardue entre rêve et réalité (cf. les stigmates de l’immersion) est un facteur de régression sociale. La pratique excessive du jeu virtuel fait perdre le vrai sens de la vie et expose à des manipulations de la part de ceux qui sont fermement ancrés dans le réel.

Il le fait en conservant son sens de l’action, en approfondissant la psychologie de Bobby, son rapport à sa famille et aux autres. Et toujours avec cette touche de naïveté juvénile inquiète sur le sort du monde en proie aux forces du mal.

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