La magicienne oubliée

Colin Marchika est un auteur français qui a écrit plusieurs romans de fantasy et de science-fiction, dont Les gardiens de l'aleph-deux. La Magicienne oubliée est la réédition en un seul volume de La reine de Vendôme, son premier roman.

Eyr, ménestrel et aventurier, mais aussi un peu magicien se rend après plusieurs siècles d'errance au royaume de Vendôme pour réaliser la dernière volonté d'un chevalier avec qui il s'est battu. Sa venue bouleverse l'équilibre instauré depuis longtemps et met fin à une longue période de tranquillité.

Un héros attachant

Le héros de ce roman raconté à la première personne est particulièrement attachant : expérimenté, fort, intelligent, sarcastique et farouchement indépendant, il n' en est pas moins assailli par le doute et en tant que personnage exceptionnel, il s'attire aussi les ennuis... excptionnels.

Le récit au présent et les adresses fréquentes au lecteur participent aussi au charme particulier de ce roman. Et contrairement au schéma de nombreux histoires de fantasy classique où les prophéties ont un rôle essentiel, ici le héros et les autres protagonistes sont entraînés dans des évènements qui les obligent à prendre leurs responsabilités, sans pour autant qu'ils se trouvent balottés par un destin implacable. D'où une galerie de personnages hors du commun et pourtant si humains.

Une fantasy française ?

Ce roman rappelle par de nombreux aspects les chansons de geste et la littérature courtoise : histoires d'amour, d'amitié et d'exploits chevaleresques.  Le cadre utilisé ne trouve pas son origine dans un monde construit de toute pièce : le royaume de Vendôme évoque ainsi la France et certaines de ses campagnes telles qu'on pourrait les imaginer dans un cadre médiéval.

Ensuite la part belle n'est pas donnée aux scènes d'action mais plutôt aux joutes verbales qui opposent les différents personnages. Ces derniers sont souvent puissants mais font rarement un usage spectaculaire de leur magie ou de leurs capacités martiales. Tout se joue dans les rapports de force et le respect ou non de l'adversaire. L'idéal chevaleresque dépeint dans les romans courtois n'est donc  jamais loin même si le monde décrit n'est pas manichéen, tout le monde a sa part d'ombre.

Un roman de fantasy assez singulier qui se démarque de la production habituelle et qui n'entre pas dans un cycle, il serait dommage de s'en priver !