stephaneg
- le 31/10/2017
Ange & diablesses, tomes 1 et 2
Stephen Desberg, né en 1954 en Belgique, a déjà une longue carrière derrière lui, au cours de laquelle il a réalisé les scénarios de nombreuses séries renommées. On pense notamment à La Vache, au Sang noir ou à I.R.$. il est également le créateur de la série fantastique Arkel mettant en scène l'ange qui est également le héros de Ange & diablesses.
Marc Hardy est lui aussi un acteur réputé du monde de la BD. Dessinateur émérite, il commence réellement sa carrière à vingt ans, au début des années soixante-dix. Il illustre notamment La Prodigieuse histoire du Tour de France puis fait vivre les personnages des séries Badminton ou Pierre Tombal, parmi d'autres.
L'amour attire bien des ennuis...
Arkel est un ange. Il est follement amoureux d'Estelle qui préfère les hommes grands et forts, ce qu'Arkel est loin d'être. Mais il est malin, ce qui lui sera d'un grand secours lorsqu'il partira à la recherche de sa bien-aimée, chassée du Paradis, pour l'aider à retrouver sa place au plus haut des cieux. Toutefois, en agissant ainsi, il va s'attirer nombre d'ennuis...
L'aventure d'Arkel est déclinée dans les deux tomes de la série Ange & diablesses, publiés en même temps chez Dupuis et intitulés Au plus haut des cieux et La Nuit du grand bouc.
Une bande dessinée de niveau ordinaire
Arkel a déjà été le héros d'une autre série signée Hardy et Desberg, au titre éponyme, au cours de laquelle il affrontait Gordh, un démon, et réussissait à le vaincre après une lutte de longue haleine. Nous retrouvons donc dans Ange & diablesses un personnage au grand cœur, sympathiquement naïf mais pourtant au cerveau affûté. Il est toujours amoureux d'Estelle, son amie d'enfance. Celle-ci, qui n'est pas un ange exemplaire, a commis une faute grave. Elle est condamnée à l'annulation, autant dire la mort. C'est inacceptable pour Arkel qui l'aide à fuir le Paradis. Ce n'est que le début d'aventures menées à un train d'enfer, tant au cours de Au plus haut des cieux qu'au cours de La Nuit du grand bouc.
Car c'est là la caractéristique principale du scénario de Ange & diablesses : on n'a pas le temps de souffler une seconde. Les péripéties s'enchaînent sans répit, du début jusqu'à la fin. Lorsqu'Arkel échappe à un danger (prenant souvent la forme d'une bande de démons aussi idiots que brutaux), ce n'est que pour être confronté à une nouvelle épreuve qui l'obligera à puiser dans ses réserves de malice pour s'en sortir.
De ce fait, le lecteur ne se retrouve pas face à une bande dessinée au scénario particulièrement innovant : l'intrigue est linéaire, les méchants et gentils parfaitement définis... Ange & diablesses est une bande dessinée divertissante et n'a pas l'ambition d'être autre chose de plus.
Les dessins, de leur côté, sont dans le plus pur style Hardy (qui divise les lecteurs). Peu détaillés, ils illustrent souvent des décors torturés (même en dehors de l'Envers) et les personnages sont de type « gros nez ». Le dessinateur s'amuse visiblement avec les représentations des démons toutes plus farfelues les unes que les autres. D'ailleurs, une grande partie du ressort comique de la bande dessinée est générée par les réactions et décisions absurdes des habitants de l'Envers, ainsi que leurs apparences grotesques.
Le découpage des planches est classique mais cela n'aide pas le lecteur à comprendre certaines scènes. En effet, quand l'action est à son comble, les événements s'enchaînent de façon un peu brouillonne et il faut décrypter les cases pour s'y retrouver. Heureusement, on sait qu'Arkel s'en sort toujours, quelle que soit la manière.
Hardy et Desberg reprennent donc un personnage sympathique déjà exploité dans une autre série. Il n'y a toutefois pas besoin de connaître Arkel pour découvrir Ange & diablesses. Au plus haut des cieux et La Nuit du grand bouc peuvent donc être lus – ensemble – indépendamment. Une lecture divertissante, pour les amateurs des dessins d'Hardy.