La Jeune reine

La Jeune reine

Massimiliano Frezzato est un scénariste et dessinateur italien de bandes dessinées. Originaire de Turin, il mène une carrière prestigieuse dans son pays natal. Il y a plus de dix ans, il imagine un univers futuriste, qu'il déclinera au cours d'une saga en six volumes, Les Gardiens du Maser. Il s'est associé à un artiste plus jeune, Fabio Ruotolo, né en 1976, pour la réalisation d'une nouvelle série se déroulant dans ce même univers, dont La Jeune reine est le premier volume.
Les Éditions Desinge, Hugo & C^ie ont réédité l'intégrale de la saga en deux volumes. Elles republient à présent ce tome 7, déjà paru en 2007.

La genèse de Kolonie

Nous sommes près de deux cents ans avant les événements décrits dans Les Gardiens du Maser. Kolonie est habitée depuis peu par les Humains et leurs serviteurs les Nains mais les effets de la dégénérescence cellulaire des plantes se fait sentir. La société des Kolons est en crise, au bord de l'explosion.

Un scénario au niveau de celui de la saga originale mais des dessins qui ne valent pas ceux de Frezzato

Les Gardiens du Maser, série qui a eu un certain succès, développait un univers riche en possibilités. La fin de la saga originale laissait une ouverture pour maintes autres aventures pour les personnages apparaissant dans ces six tomes, ou pour leurs descendants. C'est toutefois au passé de Kolonie que Massimiliano Frezzato a décidé de s'attaquer. Le créateur de la série s'est donc penché sur une période clef de l'histoire de la nouvelle planète des hommes : la guerre avec les Nains et la fin de la Grande Splendeur.
La Jeune reine permet donc au lecteur familier de l'univers du Maser de découvrir Kolonie sous un jour nouveau. La Tour est en parfait état et abrite une population apparemment sereine et heureuse. En fait, pas tout à fait... La fécondité en baisse est un problème qui taraude les Kolons, d'autant qu'elle ne les touche pas seulement, mais aussi les plantes dont ils se nourrissent. Or, les Nains, eux, n'ont aucun problème pour se reproduire. Leur population augmentant sans cesse, ils réclament plus à manger. La colère gronde...

Même si l'exercice de la préquelle est toujours risqué, puisque le lecteur sait comment les choses vont se terminer, il est intéressant à plus d'un titre. Il offre la possibilité, en effet, d'explorer plus avant un univers dont toutes les facettes n'ont pas été abordées. C'est également l'occasion de mettre en scène des personnages apparus dans les tomes précédemment publiés, mais à un âge moins avancé. C'est ici le cas pour Succo et Oro, par exemple.
Toutefois, on peut vite sombrer dans le déjà-vu. La Jeune reine y échappe de peu, même si Frezzato emploie la même recette que pour Les Gardiens du Maser : de l'action et des personnages secondaires amusants (bien que cette bande dessinée soit moins marquée par l'humour que les précédentes).

Pour cette nouvelle série, Massimiliano Frezzato laisse sa place au dessin à Fabio Ruotolo. Si le style du second est proche de celui du premier, on sent qu'il n'y a pas la même maîtrise. Les personnages sont moins réussis et les plans larges perdent rapidement en détails. Toutefois, le dessinateur de La Jeune reine réussit à diffuser dans ses planches la même ambiance que son aîné le faisait dans les siennes.

Ruotolo ne démérite donc globalement pas et l'association avec Frezzato aboutit à une bande dessinée de bonne qualité, divertissante et qui est le point de départ d'une saga qui sera sans nul doute intéressante.
C'est en tout cas ce qu'on pourra vérifier prochainement avec la sortie du tome 8, intitulé La Grande Splendeur.