Les Gardiens du Maser, trilogie 2

Les Gardiens du Maser, trilogie 2

Massimiliano Frezzato est un dessinateur et scénariste italien de bandes dessinées né et résident à Turin. Il est surtout connu, à l'international, pour la série Les Gardiens du Maser, qu'il a débutée en 1997 et achevée en 2005.
Les Éditions Desinge, Hugo & C^ie poursuivent la réédition de l'ensemble de la série avec cette Trilogie 2, qui suit la Trilogie 1 parue cet été.

Les mystères de la Tour enfin dévoilés

À l'issue des trois premiers tomes de la saga des Gardiens du Maser, nous avions laissé les héros, Zerit, Ehra, Fango et leurs faire-valoir, sur l'île de Succo où ils avaient appris nombre de choses sur leur passé. Il est donc maintenant temps pour eux de rejoindre la fameuse construction renfermant le savoir perdu d'une époque lointaine.
Ils ont dû affronter nombre de dangers, dont le peuple nain, pour arriver jusque-ici. Ils devront également faire face à maintes difficultés une fois à destination car les occupants de la Tour ne sont pas tous amicaux...

Une saga qui s'améliore dans sa seconde partie

La Trilogie 2 regroupe les trois albums intitulés à l'origine La Tour de feu, Le Bout du monde et Le Village perdu. L'histoire débutée dans les trois tomes précédents se poursuit en droite ligne. Comme le commencement de la saga, la suite se caractérise par la succession de péripéties, mais en laissant toutefois un peu plus de répit au lecteur. Ce dernier a en effet plus de temps pour appréhender les mystères de Kolonie et de la Tour. En fait, il se les voit révélés, et par là même, il découvre de nouvelles créatures, des gadgets technologiques et des engins inédits, de nouveaux paysages enchanteurs, ainsi que des ennemis inattendus pour les héros, bien moins sympathiques ou drôles que les Nains.

Les albums réunis dans la Trilogie 2 possèdent toutes les qualités de ceux de la Trilogie 1, et même plus. L'univers y apparaît plus complexe, plus dense et intéressant. Les personnages deviennent plus sympathiques et moins les jouets du destin (notamment Fango qui s'émancipe de son statut de doux dingue pour celui de vrai homme et de héros).

Mais c'est également au niveau graphique que les choses s'améliorent. Le niveau des dessins et des couleurs était déjà très élevé. Pourtant, Massimiliano Frezzato réussit à faire encore mieux. Sans doute, l'ambiance moins sombre, les dessins plus colorés aident-ils à apprécier encore mieux ces bandes dessinées. L'auteur ose plus en ce qui concerne le découpage des cases, offrant plus de souplesse à l'univers visuel qu'il offre au lecteur.

Toutefois, Frezzato ne réussit pas à circonscrire sa tendance à l'ellipse qui embrouille autant le lecteur qu'elle lui évite de s'ennuyer. Les scènes de combat sont également souvent confuses, bien que hautes en couleur. Tout cela n'aide pas à pleinement comprendre tous les détails de l'intrigue, mais le déroulement global est limpide... et passionnant. Et c'est là une réussite qui efface, malgré tout, ces défauts.

Les Gardiens du Maser se révèle donc, à la lecture des six tomes, et plus particulièrement de ces trois derniers, une fable écologiste passionnante encourageant la fraternité entre les peuples, quelle que soit leur étrangeté. Cette série signée Massimiliano Frezzato est digne du succès international qu'elle a rencontré.