Rien que l'acier
On connaissait jusqu'ici Richard Morgan pour ses romans de science fiction comme Carbone Modifié (Prix Philip K.Dick) ou Furies Déchaînés et Black Man. On y avait découvert notamment son goût pour le cyberpunk et les intrigues rythmées (même si parfois un peu compliquées à suivre). Avec Rien que l'Acier, il se lance dans une série de fantasy, explorant le genre avec réussite.
Trois personnages aux vies entremêlées
Rien que l'Acier propose de suivre trois personnages différents dans un monde de fantasy plutôt classique. Il y a Egar, que l'on surnomme le Tueur de Dragon, qui après maints exploits est revenu prendre la tête de son clan, vivant paisiblement au milieu des pâturages et des chevaux.
Malheureusement pour lui, gouverner est un art difficile... Archeth est, elle, la dernière représentante de son peuple qui a choisi de quitter ce monde. Conseillère auprès d'un Empereur, elle enquête sur la destruction d'une ville importante par un mystérieux assaillant aux motifs troubles. Enfin Ringil, ancien héros de la guerre des hommes contre les lézards, sort de sa paisible retraite pour partir à la recherche de sa cousine vendu à des esclavagistes...
Du rythme et surtout des personnages
Si le monde mis en place par Richard Morgan est plutôt classique pour un univers de fantasy, ce premier tome de la série Terre de Héros, vaut surtout pour ses personnages. Chacun d'eux à une face sombre contre laquelle il doit lutter et aucun n'est vraiment un exemple. Ainsi Ringil, qui a le malheur d'être homosexuel dans un monde qui ne l'accepte guère. Il ne doit d'ailleurs qu'à sa noble naissance de ne pas avoir fini en prison ou torturé à mort sur la place publique. Un de ses anciens amants l'a d'ailleurs été et cela le hante tous les jours, tout comme le souvenir de la mort d'un enfant tué de ses mains. Des fardeaux qui en font un héros plus complexe qu'il n'y paraît au premier abord.
Le reste est un peu plus commun même si l'ensemble tient plutôt bien la route. Richard Morgan a su écrire une histoire avec ce qu'il faut d'action brutale, de mystère et d'humour pour nous accrocher dès les premières pages. Il déroule son récit avec efficacité et montre qu'il sait aussi bien faire de la science fiction que de la fantasy. Avec Rien que l'Acier, il commence bien sa nouvelle série...