Kramik la canaille

Kramik la canaille

Petit Poilu revient tous les ans avant les grandes vacances et avant Noël. L'album n°7, paru en juin, se passe à la ferme, lieu de vacances et lieu totem des tout petits. C'est l'occasion pour le couple Bailly (dessin) et Fraipont (scénario) d'entraîner nos gentils petits analphabètes (mais pas "illettrés") dans le monde des animaux familiers par l'entremise d'un chat un peu particulier.

BD sans parole et sans commentaire, l'album peut être consommé tout seul ou avec un parent avisé qui saura écouter l'histoire que lui raconte son jeune prélecteur. Cris d'animaux compris, à défaut d'être dessinés.

Chat méchant

Réveil, petit-déjeuner et bisou de maman, le petit bonhomme de poils part à l'aventure. Pluie, soleil et champ de blé, le voici projeté dans une moissonneuse-batteuse et empaillé tout droit dans la grange. C'est là qu'un chat le rencontre pour l'entraîner dans ses espiègleries. Taquiner, faire peur aux animaux, c'est le grand plaisir de cette canaille de Kramik mais ce n'est pas le genre de notre gentil héros...

Surtout quand un petit poussin à peine éclos de son œuf veut faire de la petite boule de poils son ami. Kramik le balancera par-dessus l'épaule. Mais, après avoir rencontré chien, cochon, vache, lapin, cheval et poules, Petit Poilu aidera le nouveau-né à retrouver sa mère.

Un Petit Poilu éthique et didactique

Ce septième album est dans la continuité de la série. Le dessin, épuré, coloré et très expressif est toujours le même. Le scénario, explicite, rythmé par les 5 à 6 cases par page, est de la même veine que les précédents. Cette fois-ci, c'est l'ami qui est méchant. Le danger ne vient plus de l'extérieur. C'est l'extérieur (les animaux de la ferme) qui se liguent contre l'ami du héros, avec sa complète approbation. Mais le petit matou n'est pas si mauvais que ça et Petit Poilu a la délicatesse de ne pas le punir ou le renvoyer. Il cultive les bons côtés de Kramik (le jeu, la curiosité, l'envie de bouger).

Leçon de vie assurément : il faut savoir apprivoiser les méchants, qui ne sont jamais aussi méchants qu'on veut bien le croire. Tout en les empêchant de nuire. Petit Poilu défend les plus faibles (pauvre Poupou).

Chaque animal de la ferme a le droit à sa page et à un mauvais tour de Kramik. Ce qui n'est pas sans rappeler le premier album d'un autre héros des tout petits : Mini-Loup. Un classique dont le succès pourrait être de bonne augure pour ce septième opus.