D'abord exploitée dans une nouvelle, Une sale grippe, que vous trouverez dans le recueil Danse Macabre, Stephen King a développé son idée d'un virus mortel et très contagieux dans un roman dont la première version a été publiée en 1978 (il l'a allongé par la suite). Vu le succès de son auteur, l'annonce de son adaptation n'a pas franchement été une surprise.
Aux manettes de cette opération, on trouve le scénariste Roberto Aguirre-Sacasa, connu des amateurs de comics pour ses épisodes de The Sensationnel Spider-Man ou de X-Men. Il est accompagné de Mike Perkins au dessin, qui a également travaillé pour Marvel et sur les X-Men.
Une sale grippe. Mais alors mauvaise...
Depuis un laboratoire secret, un virus mortel et extrêmement contagieux s'échappe et s'étend en quelques jours à toute l'Amérique. Seuls quelques individus survivent dans un monde plongé en plein chaos. Parmi eux, Frannie, une jeune étudiante enceinte, Larry, une star de la chanson, Nick, un jeune sourd-muet, et Randall Flagg, incarnation vivante du Mal qui assiste à son triomphe sur une Terre dévastée.
De personnage en personnage
Le Fléau est une adaptation relativement fidèle du roman de Stephen King. On y retrouve la même horreur, le même malaise devant les aventures de ces personnages désespérés luttant pour survivre. Le dessin y est pour beaucoup, insistant sur les visages, montrant la souffrance, la folie et la mort en gros plan. Une focalisation qui devient rapidement gênante, qui met véritablement mal à l'aise le lecteur face à ces figures grimaçantes. Si c'est sans doute l'effet recherché (et obtenu), il ne rend pas la lecture de l'histoire aisée ou agréable. Deuxième écueil, basculant de personnage en personnage (il n'y en a pas moins de cinq), on se perd parfois entre les protagonistes tout en ayant la sensation que l'intrigue n'avance guère. Au troisième tome, ils en sont encore à se demander quoi faire devant l'épidémie. La suite promet d'être longue, même si c'est sans doute le défaut incontournable de ce genre d'adaptation, le roman initial étant déjà bien copieux.
Sans être totalement emballé par cette série, on ne peut toutefois pas dire que Le Fléau faillit à sa mission. Elle permet à ceux qui n'ont pas lu le roman d'approcher l'œuvre de Stephen King, et aux autres de s'y replonger. Mais si le livre est un incontournable du fantastique, pas sûr que la série le devienne en bande dessinée.