La Reine des Neiges - Finismonde

Joan D. Vinge est une écrivaine américaine née en 1948. Elle a écrit de nombreuses nouvelles et romans dont l'adaptation du Retour du Jedi, mais s'est fait connaître en premier lieu par Le Cycle de Tiamat, dont le premier volume, La Reine des Neiges, a reçu le prix Hugo du meilleur roman en 1981.

Dans ce premier volume du Cycle de Tiamat réédité par les éditions Mnémos, sont proposés deux romans, La Reine des Neiges et Finismonde.

 

 

Tiamat possède la plus grande richesse de toute l'Hégémonie, l'eau de vie issue du sang des Ondins. Cette potion donne la vie éternelle à ceux qui en boivent régulièrement. Ce don est aussi une malédiction pour la planète. En effet, pour s'assurer de la livraison de cet élixir, Karemough, la planète dominant les sept mondes de l'Hégémonie par ses compétences techniques, laisse Tiamat dans l'obscurantisme technologique et à la main d'une reine semblant plus désireuse de garder le pouvoir que de protéger son peuple.

 

Voilà près de cent cinquante ans qu'Arienrhod dirige ce monde comme Reine d'Hiver, mais l'Eté approche et avec lui le Changement qui mettra Tiamat hors de la portée de l'Hégémonie pendant un siècle, et entraînera la fin du règne d'Arienrhod, tuée par le peuple étésien, qu'elle opprime depuis tant d'années, remontant du Sud.

 

Mais Arienrhod, comme toutes les autres Reines d'Hiver avant elle, ne se laissera pas faire. Elle décide de créer un clone d'elle-même chez le peuple étésien. Ainsi naît Moon Marchalaube Etésienne. C'est son histoire que nous allons suivre tout au long de cette première partie du Cycle de Tiamat. Inconsciente d'être le clone de la reine, elle deviendra Sybille, émissaire de la déesse Mère capable de répondre à toutes les questions et sera embarquée, malgré elle, dans des aventures dont elle sortira changée.

 

Joan D. Vinge nous offre un univers original, riche et dépaysant. Le rôle des Sybilles, celui de la Reine des Neiges et de l'Hégémonie nous sont montrés au travers des yeux innocents de Moon. Les personnages sont intéressants, confrontés à des dilemmes et à des chocs culturels. L'écriture, de par sa traduction réussie, est riche et facile. Cependant, malgré toutes ces qualités, La Reine des Neiges souffre d'un manque de souffle romanesque. Il est difficile de s'attacher aux personnages. Aucun suspense ne nous entraîne. Bien sûr les différents secrets et intrigues nous surprennent, mais leur découverte est tellement délayée ou mal dévoilée que cela ne permet pas de rendre le récit plus passionnant.

 

Le second roman de cent cinquante pages est plus punchy que La Reine des Neiges. Il garde les qualités du cycle, c'est-à-dire un univers riche et foisonnant, mais cette fois l'aventure, l'action et le pulp sont au rendez-vous.

 

Ce premier tome du cycle de Tiamat m'a laissé dubitatif par la qualité de son récit. Il ressemble plus à un long prologue qu'à un véritable roman en soi. En effet, la fin de La Reine de Neiges et de Finismonde annoncent un second tome, La Reine d'été, qu'on espère passionnant.