Xavier Bétaucourt est d’abord un journaliste qui se veut en prise avec l’actualité et le monde réel. Lorsqu’il scénarise une bande dessinée, il puise largement dans les connaissances de son métier pour coller à la réalité. Jean-Jacques Dzialowski s’est tourné très vite vers l’illustration. Son travail chez DC Comics lui a permis de trouver une place, qu’il cherche à élargir en réalisant des dessins plus européens pour Firewall en particulier.
Quand les terroristes jouent gros
Clémence l'informaticienne et Paul le militaire ont échappé de justesse à l'attentat qui a mis hors course tous les habitants de l'île. Ils en savent désormais plus sur le mode de fonctionnement du virus, transmis par les antennes relais des réseaux de téléphone portable. Ils se lancent sur la piste des terroristes, utilisant toutes les ruses possibles.
Leurs adversaires, eux, ont des soucis dans leurs rangs. Entre traîtres, dissensions et règlements de compte, plus rien ne va. Toutefois, cela ne signifie pas que le danger qui menace le monde est écarté, bien au contraire. Il faudra aux deux enquêteurs aller jusqu'au bout d'eux-mêmes, surpasser leurs peurs et accepter la disparition de leur passé s'ils veulent se débarrasser de la menace.
Une fin digne du début
Le sujet du diptyque dont ce volume est la fin est, heureusement, encore hors de portée de notre technologie : parvenir à transmettre à l'homme un virus informatique capable de faire « planter » leur cerveau. Ce qui est terrifiant dans Firewall - ou excellent du point de vue du lecteur - c'est que tout le reste de cette aventure colle à notre réalité.
Depuis les terroristes venus du Moyen-Orient jusqu'aux informaticiens indiens en passant par les soldats en Afghanistan, les mafiosos russes et les diverses villes traversées, tout nous parle, correspond à ce que nous connaissons du monde. Ce qui rend tout simplement acceptable le postulat du virus et, par conséquent, donne toute sa force à ce récit.
Le dessin de Jean-Jacques Dzialowski ajoute à la puissance du scénario, avec ses tracés réalistes et sa manière de se focaliser sur les visages et les gestes des personnages. Il esquisse un monde coloré - souvent de noir et de rouge - et violent.
Les deux tomes de cette BD forment une très belle histoire, au scénario cohérent et particulièrement bien ficelé.