Frankia Livre 1

Jean-Luc Marcastel est né en 1969 à Aurillac. Après avoir enseigné pendant plusieurs années, il se consacre maintenant à l'écriture. Avec des succès jeunesse comme Louis le Galoup ou encore La geste d'Alban, Jean-Luc Marcastel s'impose dans les littératures de l'imaginaire. Mnémos nous propose Frankia en réédition après une première parution en 2009, suivez le guide...

 

Un petit mot pour les illustrations intérieures, elles sont de l'auteur, ce qui lui permet de nous montrer par ses yeux les différents personnages. De belles présentations avec une foule de détails qui renforcent l'ambiance steampunk.

 

 

Loïren, un jeune frankien, et Morkhien, un orque, vivent en zone libre chez le père de Morkhien. Un soir pas comme les autres, de ceux où il ne faut pas sortir sous peine de danger, l'orage gronde au loin quand Loïren tombe dans la remise de son père adoptif sur une elfe.

 

Celle-ci est poursuivie pas la milice qui est prête à tout pour la retrouver. Les deux  amis vont décider d'aider la jeune femme, quitte à se retrouver  au cœur même du conflit qui embrase Europa.

 

Ils vont devoir combattre et surmonter bien des dangers pour aider la belle elfe. Loïren va se découvrir des pouvoirs insoupçonnés, Morkhien reprendre un héritage bien lourd. Les deux amis s'embarquent dans une ronde infernale où les nations combattent pour la liberté et l'amour et contre la haine et la mort. Une tourmente où la magie et la vapeur côtoient le surnaturel.

 

 

Frankia est un récit décalé sur une France occupée pendant la Deuxième Guerre mondiale. Jean-Luc Marcastel profite de son roman pour nous conter une histoire dure et sans compromis. Dans un univers steampunk, où machines à vapeur côtoient les elfes, les nains et la magie, ses héros vont devoir combattre l'envahisseur et ses démons pour sauver les peuples futurs.

 

Loïren, un jeune frankien, est un personnage assez complexe qui cache une personnalité à tiroir. En effet, il semblerait avoir des pouvoirs, que même lui ignore.

 

L'auteur distille les renseignements sur ce héros malgré lui par petites touches, tenant ainsi en haleine les lecteurs. Mais ce n'est pas le seul acteur de l'intrigue. Bien au contraire : Morkhaï, un orque, et Faëllia, une elfe, ses deux compagnons d'infortune, sont tout aussi chargés de surprises donnant pas mal de rebondissements au récit. Que je suis dans l'obligation de taire pour éviter de gâcher votre plaisir.

 

La richesse de l'univers décrit avec les différents peuples, comme les elfes, les orques et les nains ou encore la faction ennemie avec ses machines et ses créatures démoniaques sont autant de plaisirs de découvertes.

 

Jean-Luc Marcastel est génial dans ses descriptions, dans sa manière de conter son intrigue avec une plume fluide et rapide. On frémit dans les combats pour les jeunes héros, on angoisse dans les différentes machinations orchestrées par le maître Teutonien. Chaque nouvelle créature insectoïde démontre tout le savoir-faire de l'auteur et de son imagination fébrile.

 

Cela a été pour moi une vraie claque que ce roman, Mnémos a bien fait de rééditer Frankia. Quelle erreur d'être passé à côté en 2009.

 

Tout au long de l'histoire, les parallèles avec la Seconde Guerre mondiale permettent à l'auteur de dénoncer les horreurs de ce conflit. Les sévices et tortures, le génocide, la résistance, tous ces sujets sont abordés avec tact mais sans compromis. C'est une belle leçon qu'adresse Jean-Luc Marcastel pour les générations futures avec une certaine dose de poésie.

 

Voici donc une réédition de très bonne facture, des personnages riches et travaillés, des intrigues complexes et denses à la taille d'un monde en guerre et servi par la gouaille si particulière de monsieur Marcastel. Le nain marseillais qu'est Mimile est l'un des nombreux exemples que je pourrai citer, un régal !

 

Je le conseille à tout amateur d'histoires fantastiques mêlant magie et vapeur, de très bon steampunk et d'uchronie sur la Seconde Guerre mondiale.