Imaro, Intégrale

 

Charles Saunders (1946) est américain d'ascendance africaine. Passionné par le Tarzan d'E. R. Burroughs, il est choqué par le racisme présent dans l'œuvre. Il découvre ensuite le Conan de R. E. Howard qui lui donne envie d'écrire, et de mettre en scène un anti-Tarzan.

 

Son œuvre engagée est composée de nouvelles écrites sur plusieurs décennies, mais ce n'est qu'en 2003 qu'il retravaille l'ensemble de ses textes pour en faire trois livres cohérents. Il termine également le quatrième volume, inédit.

 

 

 

Imaro est un enfant de la tribu Ilyassai, redoutable peuple guerrier du Tamburure. Né de père inconnu, il est rejeté par sa tribu malgré les prouesses physiques qu'il accomplit. Obstiné, insensible à la douleur, Imaro gagne peu à peu sa place parmi son peuple. Mais sa destinée est grandiose et va rapidement dépasser le cadre de son village natal.

 

Quatre livres composent ce recueil, le premier retraçant l’enfance et la jeunesse d’Imaro, qui affronte des dangers innombrables. Le deuxième volume relate le long périple d’Imaro vers la cité de Cush, siège de ses alliés. Dans le troisième roman, le jeune homme poursuit son ennemi pour le détruire. Enfin, le dernier récit voit l’affrontement final entre Imaro et ses ennemis.

 

 

Quelques pages suffisent pour faire d’Imaro le Conan africain. Même si le Nyumbani est une Afrique mythique, l’auteur réussit à créer une ambiance de mystère, de sauvagerie, de beauté, qui n’est pas sans rappeler le Kirinyaga de Mike Resnik.

 

Puissant, indomptable, invincible, le héros de Charles Saunders est très semblable à celui de Robert E. Howard, et les mêmes réserves sur son côté indestructible peuvent être faites. Tous les combats sont gagnés d’avance et l’auteur doit réussir, malgré une surenchère constante dans la puissance des adversaires, à faire triompher son protégé. Cet aspect s'amenuise grandement dans le quatrième volume, ce qui donne une aventure plus convaincante.

 

Imaro est un récit très imaginatif, qui relate le destin hors du commun d’un enfant rejeté. Ce thème de l’enfance revient souvent sous la plume de Saunders, et cette blessure permet au héros de conserver une dimension humaine, un côté attachant.

 

L’intrigue se complexifie en même temps que le monde d'Imaro s'élargit. Le dernier livre, délaissant le seul destin personnel d'Imaro pour un récit concernant les peuples, prend une dimension supérieure et fait entrer le lecteur dans un récit épique de qualité.

 

Une intégrale à découvrir !