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La fille flûte

Laurent Queyssi (Traducteur), Julien Bétan (Traducteur), Sara Doke (Traducteur), Paolo Bacigalupi ( Auteur), Claire Kreutzberger (Traducteur), Sébastien Bonnet (Traducteur)
Aux éditions : 
Date de parution : 04/06/14  -  Livre
ISBN : 9782846267984
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SylvainB   - le 31/10/2017

La fille flûte

Un auteur en maturation ?

Paolo Bacigalupi  est un auteur remarqué depuis qu’il a obtenu le prix Hugo avec son premier roman, La Fille automate, en 2010. La Fille automate se déroulait sur fond de catastrophe écologique et alimentaire, un futur post apocalyptique (et relativement proche) descendant en ligne directe de Blade Runner, qui aida à conférer au roman son prix. La fille flûte s’inscrit globalement dans la même veine, celle d’un futur marqué par l’effondrement de la société actuelle mais par les progrès de technologies « vertes » (qui sont bien souvent un paravent) et par une mutation de l’humain (La Fille automate n’est-elle pas une conséquence indirecte du « transhumanisme » ? tous à vos copies et on ramasse dans quatre heures).

Futurs en décadence

La fille flûte prolonge l’inspiration de son grand succès (la nouvelle "Le Yellow card" se situe d’ailleurs directement dans l’univers de La Fille automate). On y trouve des mutations génétiques ("Peuple de sable et de poussière"), les résultats d’une grave crise alimentaire sur l’environnement planétaire ("L’homme des calories"), une humanité devenue immortelle mais sans descendance ("Groupe d’intervention")… Que retenir au fond de ce recueil ? Paolo Bacigalupi voit l’avenir du monde en noir, l’effondrement est proche. D’ailleurs, la plupart de ses histoires interviennent après l’effondrement de l’actuelle société de consommation fondée sur le pétrole.  Et quid de l’homme ? Il change, soumis à des manipulations de son génome. Il peut devenir immortel, ou simplement idiot (c’est le thème de la dernière nouvelle, "La pompe 6", pas la meilleure d’ailleurs).

Plus c’est noir, plus c’est bon

Une vision du monde aussi noire sert l’inspiration de notre auteur : chacune des nouvelles frappe l’imagination et, donc se révèle efficace. Bacigalupi, notons-le, ne se sert pas de la technique de la chute, typique des techniques d’écriture traditionnelles en SF, et préfère créer une ambiance qui met en évidence les fêlures psychologiques de ses personnages : "Groupe d’intervention" est par exemple typique de cette approche qui, il faut le dire, lui réussit bien. On recommande donc Paolo Bacigalupi et ses futurs brisés.

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