UnAmerica

Derrière le pseudo de Momus se cache en réalité Nick Currie. Initialement remarqué dans le monde musical pour son originalité, il a aussi mis un pied dans le journalisme, avant de publier son premier livre : Le Livre des blagues, un roman haut en couleur dont le style particulier vaut le détour. Avec UnAmerica, il remet le couvert et tout son talent au service d'un écrit qui vaut le détour. 

 

 

Dieu est atteint de la maladie d'Alzheimer, mais comme il le dit si bien : "chacun sa croix". Il a ainsi oublié ce qu'il a fait, ce qu'il a prévu. Et quand il ouvre les yeux sur l'Amérique, le constat est sans appel : ce n'est pas à son image !

 

Dieu confie alors un travail primordial : désaméricaniser l'Amérique ! Et pour cela, notre protagoniste va devoir faire le chemin inverse de ce qui a été fait des siècles plus tôt : se constituer un équipage, prendre un bateau, et traverser l'océan... 

 

 

Le postulat de départ est des plus originaux : un Dieu amnésique, travaillant dans un fast-food, et se rendant compte que tout part en vrille ! 

Si on sent venir un humour débordant autour de cette intrigue plaisante, c'est en réalité le côté loufoque du livre qui ressort agréablement dès les premières pages. On a entre les mains un livre hors norme, inclassable, qui se démarque aisément par son côté décalé et son monde fou. 

 

On trouve des personnages hauts en couleur, dont Dolorosa, femme-tronc qui roule, roule, roule, à travers ses malheurs. 

On pénètre un monde parallèle, où le calendrier est totalement modifié, où la lévitation est possible, et où il faut payer son patron pour avoir le droit de travailler sans être payé par lui. 

 

On regrettera tout de même le peu d'implication qu'a le personnage du Dieu amnésique, dont l'originalité aurait permis un éventail très large de possibilités, et la quête salvatrice qui est un peu perdue de vue au centre du livre. 

 

L'ensemble est, il me semble ne pas exister de terme plus approprié, déroutant.