Le Choix
Un auteur polyvalent
Biologiste de formation, Paul J. McAuley a d’abord été catalogué comme un auteur de
hard science ou de
space opera : on l’a vu ainsi débuter avec
Quatre cent milliards d’étoiles (publiée chez J’ai lu) premier volume d’un cycle récompensé par le prix Philip K. Dick en 1989. Sa suite
La Lumière des astres recevra d’ailleurs le prix Arthur C. Clarke en 1992. Il est cependant capable aussi de nous proposer une histoire comme
Féerie qui nous plonge dans un futur où des « poupées », créatures génétiquement modifiées à base d’ADN humain, sont utilisées comme esclaves jetables, ou une uchronie comme
Les Conjurés de Florence qui voit Leonard de Vinci inventer la photographie.
Parue en 2011, Le Choix s’est vu décerner le prix Sturgeon en 2012.
Deux mômes et un dragon
Damian et Lucas sont amis d’enfance. L’un vit avec son père pêcheur qui le bat, l’autre avec sa mère qui est une ancienne militante écologiste radicale, malade et rivée à son lit. Ils grandissent dans une Angleterre dont les côtes sont redessinées par la montée des eaux : une des facettes du changement climatique que l’humanité essaie d’endiguer, grâce à l’aide d’extraterrestres arrivés depuis une vingtaine d’années. Ces derniers ont ainsi donné à l’humanité des « dragons », créatures (ou machines ?) qui nettoient les océans des plastiques qui s’y accumulent depuis un siècle. Lorsqu’un dragon s’échoue près de chez eux, Lucas et Damian décident d’aller le voir.
Ils débarquent sur un petit morceau d’île et découvrent la créature entourée de curieux, dont des scientifiques désireux de l’ouvrir. La créature implose alors et les deux jeunes gens s’enfuient. Mais Damian est blessé par un bout du dragon rentré dans son épaule. Lucas le lui arrache et garde l’écharde. Cela n’empêche pas Damian de changer physiquement et, malgré les objections de Lucas, il décide de s’enfuir de chez lui et part à la ville. Peut-être va-t-il enfin réussir à partir dans l’espace ? Les choses ne se passeront pas ainsi…
Court et brillant
À elle seule, Le Choix justifie la création de la collection « Une heure lumière » par Le Belial. En 80 pages, McAuley réussit le tour de force de nous donner une histoire qui brasse les thèmes du premier contact, du changement climatique (il nous peint un paysage anglais transformé par la montée des eaux avec adresse) et de l’adolescence (mais attention, ce n’est surtout pas du bit-lit !). Et il sait être touchant : l’amitié entre Damian et Lucas, typique de cette période de la vie des hommes, est décrite avec beaucoup de subtilité et de retenue. On ne peut que recommander cette novella et réclamer la publication d’autres histoires de Paul J. McAuley.