Veil
Greg Rucka est né en 1969. Il commence à écrire très jeune et remporte à 10 ans un concours de nouvelles dans sa région. Il est l’auteur de près d’une douzaine de romans, mais aussi un scénariste prolifique de comics : il a ainsi travaillé sur plusieurs personnages tels que Superman, Batman ou Wonder Woman pour DC, ainsi que sur Elektra ou Wolverine pour Marvel. On lui doit aussi Whiteout chez OniPress, récompensé par un Eisner Award et adapté au cinéma en 2009.
Toni Fejzula est né en 1980 à Belgrade. Il a ensuite étudié aux beaux-arts à l’Université de Barcelone avant de prodiguer ses talents dans les domaines de l’animation, de la BD et de l’illustration. On lui doit notamment Central Zero avec Alex Nikolavitch (publié chez Soleil en 2004), une adaptation du roman Le Rouge et le noir de Stendhal (Glénat), et les dessins de Lobster Johnson (Delcourt).
Une femme fatale
Une belle jeune femme se réveille dans un tunnel de métro désaffecté : elle ne sait pas qui elle est, ni d’où elle vient. Elle peine même à parler... Elle émerge dans la ville dans le plus simple appareil, et attire sur elle tous les regards... notamment ceux d’hommes qui ne lui veulent pas que du bien. Heureusement, un bon samaritain qui passait par là la prend sous son aile.
Le dénommé Dante ne se doutait pas de la galère dans laquelle il s’engageait...
Un démon dans la ville
Le début du récit joue sur le mystère autour de l’identité de l’héroïne : le seul souci est que la couverture en dévoile un peu trop à ce sujet, mais ça n’empêche pas d’apprécier une intrigue bien menée, où le scénariste nous amène par petites touches à découvrir la véritable nature de cette jeune femme sortie de nulle part. Sous des dehors avenants, la ville telle qu’elle nous est présentée au début s’avère très vite décrépie et corrompue ; il en va de même pour ses habitants, et l’héroïne s’avère être un révélateur des plus bas instincts de l’homme.
Les dessins sont réussis : le cadrage très cinématographique contribue à l’immersion, et Tony Fejzula rend à merveille l’atmosphère ambigüe du récit. Il suggère plus qu’il ne montre : c’est le cas de l’héroïne, femme fatale qu’il choisit de dessiner tout en retenue, et les scènes horrifiques disposent d’une esthétique singulière qui en atténue la violence. Veil est une mini-série à l’ambiance singulière, avec un scénario et des dessins à la hauteur. Les amateurs de fantastique et de thrillers bien menés devraient être aux anges !