Le grand ancien
Ah Jack Vance ! L’amateur de science-fiction conserve de nombreux souvenirs émerveillés de La Geste des princes démons, de Cugel l’Astucieux, des chroniques de Durdane et bien sûr du cycle de Tschaï. Avec Jack Vance, on est parti pour du space opera, des romans d’aventures bien menés et bien troussés, avec des personnages très humains. Le héros de Vance est attaché à sa liberté, à son envie de découverte, à l’image de l’auteur et de ses mille vies. Jack Vance nous a quitté en 2013 et nombreux sont ceux qui ont depuis reconnu leur dette envers lui (dont le scénariste de Sillage, Morvan). La Mémoire des étoiles est un roman datant de 1996, sa dernière période, réédité ici par le Livre de Poche. Sur le tard, Vance fut particulièrement décrié pour avoir tiré à la ligne, publiant des ouvrages ennuyeux et trop longs. Qu’en est-il aujourd’hui ?
À la recherche de soi-même
Jaro a été recueilli par un couple de scientifiques, Hilyer et Althéa Hath, lors d’un voyage d’exploration ethnologique. À demi mourant, il a été sauvé mais ne conserve aucun souvenir des six premières années de sa vie. Il grandit sur la planète Gallingale, plutôt normalement, jusqu’à ce qu’il entende une voix et souffre de migraines. Jaro est hospitalisé et guéri… Il est ensuite confronté au collège aux groupes, aux castes et aux classes sociales. Jaro, adolescent solitaire, sympathise avec Skirlet, une jeune fille issue de la caste des Clam Muffin. Mais il y a aussi Lyssel qui lui tourne autour. Ce succès suscite la haine d’autres garçons issus des castes supérieures, alors que Jaro n’y est rien (quoique…). Pour autant, il se moque de tout, poursuit sa route, avec un objectif, découvrir ses origines. Et il vaut aussi partir dans l’espace… Contre l’avis de ses parents adoptifs bien sûr. Il prend un job au spatioport où il fait la connaissance de Tawn Maihac qui le prend sous son aile.
Un roman d’initiation
La Mémoire des étoiles souffre, soyons clairs, de sa longueur. Effectivement, ici, Vance a fait trop long et l’ensemble s’en ressent. Pour autant, ce roman d’apprentissage a des qualités. Tout d’abord, on retrouve le talent de Vance à peindre des sociétés humaines futuristes. Ensuite, le livre est bourré de détails, truculents ou tragiques, qui donnent une touche à l’ensemble. Enfin, notre auteur s’amuse à dessiner le portrait d’adolescents. Eh oui, le critique s’est plu à découvrir comment Jaro se débrouille avec des jeunes filles comme Skirlet ou Lyssel ! Ce roman témoigne du savoir-faire de Vance, auteur emblématique de notre genre favori.