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Blood Machines

Seth Ickerman (Réalisateur)
Date de parution : 01/09/20  -  Film
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Salome   - le 28/08/2020

Blood Machines

Raphaël Hernandez et Savitry Joly-Gonfart sont deux réalisateurs travaillant depuis plus de 10 ans sous le pseudonyme de Seth Ickerman. Ils sont réputés pour leurs compétences en tant que directeurs artistiques et designers, ils ont collaboré pour divers projets de publicité pour des marques telles que L.G. Ubisoft et Samsung. Ils réalisent en 2016 Turbokiller, le clip musical pour l'artiste Carpenter Brut. Blood Machines est la suite de ce clip, dans une forme plus ambitieuse, elle se rapproche ici plus d'une narration cinématographique, surfant clairement dans le domaine de la science-fiction. Le film a pu être produit notamment grâce au succès de diverses campagnes de financements. Il arrive en France après une belle réception aux Etats-Unis et une longue post-production (plus de 500 plans à effets) et une belle tournée d'environ 50 festivals rythmée par de nombreux prix dont un Génie Award, l'équivalent des Césars des Effets Numériques (remis lors du Paris Images Digital Summit).


Du clip au film

Deux chasseurs traquent une machine qui tente de s'émanciper. Ils finissent par la retrouver dans un endroit désolé. Après l'avoir finalement abattue, ils assistent à un phénomène mystique amorcé par une étrange communauté de prétresses, le spectre d'une jeune femme s'arrache alors de la machine et prend la fuite. Commence alors une course-poursuite entre nos deux chasseurs et cet étrange spectre.

Un bel hommage au style rétro

Dans cette intrigue baignant dans un univers de science-fiction totalement rétro à la sauce années 1980, le clip Turbokiller affichait déjà la couleur, avec sa patte visuelle un peu kitsch. La musique de Carpenter Brut d'ailleurs énormément sur cette vague. On se souvient que Daft Punk avait déjà opéré dans le genre du clip-film en réalisant également un clip-album pour Interstella 555 (2003). Il n'est donc pas vraiment étonnant de voir l'idée se réitérer avec Carpenter Brut et une empreinte visuelle dans ce tonneau-là. Le clip envoie du pâté, alors un long métrage s'annonçait assez alléchant et captivant.

Nous avons en tout cas été servis. Si l'intrigue se révèle en soi assez basique (comme les films de sf des années 80 en fait ?), c'est finalement un prétexte pour une jolie mise en avant visuelle animée teintée de touche rétro et de références savamment dosées dans le domaine de la science-fiction. Le film est découpé en plusieurs parties, mettant en avant un personnage à chaque chapitre. Nous retrouvons des vaisseaux aux allures titanesques, un peu usés, bien cradingues, une technologie moderne mais vieillissante. Dans le vaisseau de nos deux compères, une étrange machine semble être aux commandes, une androïde qui, là, la référence est clairement affichée, on pense forcément à l'entité de Metropolis de Fritz Lang, mais au féminin.



Cette course poursuite n'est qu'un prétexte pour mettre en valeur des plans qui feraient pâlir un épileptique, surtout dans les scènes dans l'espace un peu comme dans 2001 l'Odyssée de L'Espace de Stanley Kubrick.

Les deux méchants, le jeune étant un sadique hors pair, et son co-pilote vieillissant souffrant de problèmes cardiaques ne pouvaient décemment pas sortir indemne d'une telle escapade. Surtout si des prêtresses adoratrices de machines se mêlent à l'affaire. Le film met en avant des femmes fortes et sensuelles. Nous délectant de plans très agréables à regarder des plans rappelant curieusement certains codes graphiques qu'on peut trouver dans les musiques psychédéliques mais ici mettant en avant la croix inversée typique de Carpenter Brut (histoire de rappeler qu'il s'agit bien d'un film à l'honneur de l'artiste).

Le film qui dure à peu près une heure comblera les amateurs de sf rétro et tout comme bien sûr, ceux de Carpenter Brut.

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