Dan Simmons est né en 1948 dans l'Illinois. Diplômé en Littérature, il a été enseignant pendant quinze ans. Auteur de SF incontournable notamment connu pour pour la série Les Cantos d'Hypérion ou encore le diptyque Illium/Olympos, Dan Simmons officie également dans l'horreur et la littérature policière. L'Homme nu, est un parfait récit à la croisée de ces genres, et je vais vous dire pourquoi.
Quand la télépathie devient un véritable handicap
Jeremy Bremen est mathématicien et télépathe. Lorsqu'il perd sa femme Gail à la suite d'un cancer, il perd non seulement l'amour de sa vie, son âme sœur, mais aussi la seule personne capable de comprendre sa situation, car elle était également dotée du même don que lui. Confronté à un deuil insurmontable, Jeremy va littéralement péter les plombs et se retrouver en grande détresse, devant affronter seul le flot de pensées et d'émotions ininterrompus du monde qui l'entoure. Et là commence le calvaire d'un homme brisé.
Une chouette réédition chez Pocket
L'Homme nu est un roman que j'ai beaucoup aimé. Si on fait abstraction du choix du titre un peu tarte mais néanmoins contrebalancé par une couverture réussie, toute l'intrigue est savamment bien amenée. Plus qu'un roman sur le deuil, ou l'histoire d'un mec doté d'un "super-pouvoir", Dan Simmons nous dépeint une fresque sur la psychologie humaine et toutes les atrocités qui peuvent en découler. Jeremy n'est ni bon, ni mauvais, juste un homme avec ses forces et ses faiblesses. L'Homme nu ne suit pas seulement la descente aux enfers de cet homme, mais il nous permet aussi d'appréhender sa psychologie, via les retours en arrière qui suivent les débuts de son idylle avec Gail. Avec lui, dans sa souffrance comme dans la joie, Dan Simmons nous aide à le connaître un peu mieux, à l'aimer mais à le haïr aussi. J'ai donc beaucoup apprécié cette ambivalence des émotions et c'est selon moi toute la force de ce roman.