Au Smithsonian Institute, on n’a plus aucune nouvelle de l’expédition scientifique partie dans les monts Ozarks, sur les traces d'une race de géants qui aurait existé en Amérique du Nord. Et l’armée a d’autres sudistes à fouetter, car la guerre de sécession fait rage… Seul à présent, Kennicott décide de se rendre sur place pour retrouver ses amis et collègues. Il ignore que ces derniers sont coincés au beau milieu d’une poudrière où les humains se déchirent au gré d’alliances de fortune. Entre régiment confédéré, troupe afro-américaine nordistes et amérindiens, la violence fait rage alors que les « grands anciens » entendent bien prendre part au conflit.
Une expédition qui tourne mal
Juin 1864. Malgré la guerre civile en cours, le Smithsonian institute a envoyé une expédition dans les monts Ozarks pour retrouver des traces archéologiques de géants légendaires. Mais voilà : sudistes et nordistes, avec leurs alliés indiens, se battent dans la région. L’armée de l’Union affecte des soldats noirs à cette expédition menée par Powell et la jeune Beckwing, une aventurière courageuse mais un peu raciste. S’ils trouvent effectivement des ossements de ces géants, ils découvrent surtout qu’ils sont toujours vivants ! Sans nouvelles de l’expédition, Kennicott, l’ami de Powell, décide de partir pour les monts Ozarks pour la retrouver. C’est sans compter avec une escouade sudiste qui pourchasse l’expédition et les géants, appelé « Nuhallos », qui ont capturé Beckwing. Powell et les siens la recherchent. Ils découvrent aussi que les indiens ont des esclaves, bientôt délivrés par les soldats de l’Union. Asa, ancienne esclave, va devenir leur guide.
Indiens, géants et sudistes en pagaille
Ce second tome de Nephilims marie fantastique, western et guerre de sécession : on peut dire que les scénaristes Sylvain Runberg (Patriarchy) et David Dusa nous ont concocté un cocktail qui décoiffe. Le premier tome nous avait plongé dans une histoire travaillée par le racisme (les nordistes n’étant pas épargnés), le deuxième nous plonge dans la violence. Car ça défouraille sec ici, que ce soit lorsque les « Nuhallos » se manifestent ou quand indiens, nordistes et sudistes se combattent. Ici, personne ne semble être capable d’humanité, à part peut-être Asa. On sent parfois l’influence du Peckinpah de Major Dundee ou de La horde sauvage. Le dessin de Stéphane Créty est solide, surtout avec ce défilé de visages burinés, blessés et endurcis par la guerre. Ce second tome de Nephilims est donc à lire et vivement le troisième.
Sylvain Bonnet