Année 2055.
Utopie autogérée et indépendante au cœur du Pacifique, l’île artificielle d’Anarchia se prépare à accueillir un colloque rassemblant la crème des physiciens du monde entier à l’occasion du centenaire de la disparition d’Albert Einstein. L’ambition est claire : exposer les Théories du Tout les plus abouties — ce graal de la physique censé réconcilier relativité générale et mécanique quantique . Or, en ce XXIe siècle, nombreux sont les obscurantismes à tenir pour impie toute découverte impliquant les mystères de la Création… Ainsi, le plus secret de ces Cultes de l’ignorance prend pour cible la physicienne prodige Violet Mosala — nobélisée à 27 ans. Andrew Worth, journaliste scientifique présent sur les lieux pour couvrir l’événement, va se retrouver propulsé au cœur d’un jeu d’intrigues aux implications proprement cosmologiques…
Le grand mystère de la création dévoilé ?
En 2055, la science a accompli de vrais prodiges. Des mini-caméras sont intégrées au corps humain, des logiciels améliorent le cerveau et les morts reviennent à la vie… pour un court moment mais tout de même. Surtout, il existe désormais l’île d’Anarchia où, en plein cœur du Pacifique, les scientifiques gèrent tout, sur un mode utopique. Un colloque rassemble les plus grands physiciens avec un but : présenter au monde la Théorie du Tout expliquant l’univers. Cela intéresse au plus haut point Andrew Worth, un journaliste scientifique venu rencontrer Violet Mosala, la plus jeune des prix Nobel. Mais tout déraille : le monde est saisi par une épidémie nouvelle, le D-stress, et certains membres de sectes veulent tuer Violet. Andrew décide de la protéger. Il ne sait pas que l’histoire du monde est sur le point de basculer.
Un roman exigeant et parfois obscur
Voici la réédition de L’énigme de l’univers, déjà publié chez Robert Laffont dans la collection « ailleurs et demain », dû à la plume de l’énigmatique Greg Egan, auteur australien qui ne laisse pas indifférent (Isolation, les recueils Axiomatique et Radieux) avec ses histoires de Hard Science mâtinées de métaphysique. C’est un peu le cas ici où tout tourne autour d’une théorie unificatrice de la Physique. Soulignons que la lecture de ce roman demande un effort du lecteur non-scientifique. C’est plein d’idées, parfois passionnantes et aussi obscures : je déconseille de le lire avant de dormir. Pour autant, tout livre d’Egan mérite le détour et celui-ci ne déroge pas à cette règle.
Sylvain Bonnet