On ne peut pas dire que Kenneth Bulmer ait été un auteur célèbre en France, puisque seuls trois de ses très nombreux romans (plus de cent soixante…) y ont été disponibles. Et pourtant, son abondante production a fait de bonheur de nombreux fans des mondes anglophones mais aussi de nos voisins Allemands. En effet, certains de ses récits sont très longtemps restés inédits en anglais alors qu’ils étaient disponible outre-Rhin ! Son œuvre majeure reste la série monumentale (52 volumes…) narrant les aventures de Dray Prescot, un marin de la période Napoléonienne (ou plustôt Nelsonienne, dans ce cas) sur la planète Kregen, dans le style des histoires martiennes d’Edgar Rice Burroughs. Irunium reste dans la même veine, avec une pincée de cet élément qui faisait défaut à notre bon vieil Edgar : l’humour.
Mais où est donc passée Fritzy ?
Bob Preston, journaliste dans le domaine de l’aéronautique, a été un enfant étourdi qui perdait sans cesse ses affaires, puis il est devenu ce type d’homme distrait qui ne passe pas une journée sans égarer quelque chose. Lorsqu’il fait la connaissance d’une jolie brune au cours d’un voyage en avion, il sent son cœur de célibataire battre un peu plus fort… Elle se prénomme Fritzy, elle est belle et amusante, et le brave Bob se prend à espérer qu’elle joue bientôt un rôle central dans sa vie. Il ne s’imagine pas à quel point ses espoirs se réaliseront car, alors juste avant que l’avion n’amorce son atterrissage, elle s’absente et… ne revient pas ! L’aurait-il perdue elle aussi, comme un stylo oublié sur une table ? Ou alors, comme le prétend un vieil homme mystérieux, aurait-il le pouvoir de faire passer la matière d’un univers à un autre ? Retrouvera-t-il un jour la belle Fritzy ?
Aventure, humour et mondes parallèles, un trio toujours gagnant !
La collection de science-fiction du Masque, si elle n’a pas publié de véritables chefs-d’œuvre du genre, a cependant donné à ses lecteurs une quantité respectable de bons récits, courts et souvent assez originaux. Irunium, avant tout un récit d’aventures, se démarque par le sens de l’humour dont fait preuve son auteur. Sur le ton goguenard qu’il maintient tout au long du récit, il parvient à conter une histoire invraisemblable sans perdre ses lecteurs en chemin. Le Masque ne fait pourtant rien pour les y aider, au contraire, car les coquilles envahissent les pages à un rythme très soutenu ! Qu’importe, après tout cela fait un peu partie du charme de ces romans populaires des seventies qui valent bien la production actuelle, qui ne bénéficie pas encore du regard nostalgique des collectionneurs. L’édition des cinq volumes suivants de la série était prévue, mais après quarante-six-ans d’attente, il ne reste plus aux amateurs qu’à se résigner à les chercher en V.O. C’est dommage, car nous sommes certainement quelques-uns à nous demander ce que devient Fritzy…
