Berlin 2099. Depuis le milieu du XXIe siècle, l’énergie manque. Les voyages sont devenus un luxe. Les pas des habitants, une monnaie. Quitter la ville coûte plus que ce qu’on peut raisonnablement gagner en une vie, alors Sasha Jäger enchaine les missions – hors normes, mais rémunératrices – pour la puissante Metropolia.
À la poursuite d’une mystérieuse tueuse, sa nouvelle enquête le mène au Florian, vaste immeuble dont chaque résident – homme, femme ou I.A. – protège un secret. Les cadavres continuent de s’accumuler… et Sasha-le-chasseur finit par être lui-même traqué par un adversaire invisible.
Un immeuble intelligent
Berlin à la fin du siècle où on a banni la voiture et où tout le monde marche. Sasha Jäger vit en monnayant ses services d’enquêteur à un consortium très puissant nommé Metropolia. Cette dernière le charge de retrouver la meurtrière d’un homme très riche tué lors d’une vente aux enchères. D’elle, on a retrouvé qu’un escarpin. Comme sa trace s’est perdue du côté du Florian, un immeuble pour des privilégiés, Sasha y emménage en se faisant passer pour un architecte (les implants de personnalités aident beaucoup les détectives en 2099). Il rencontre l’architecte du bâtiment, une livreuse très délurée nommée Martha… et retrouve le corps desséché de Stein, l’informaticien de l’immeuble. Ce n’est qu’un début… son enquête va mener Sasha à affronter l’IA domotique du Florian pour comprendre la raison de ces meurtres.
Entre polar et cyberpunk
Fred Duval, auteur du récent NeoForest et un des initiateurs de la série Jour J chez Delcourt, a décidé ici de marier polar et science-fiction, en mode cyberpunk. Son personnage, Sasha, sera donc détective, et l’histoire sera racontée de son point de vue, à la première personne. Le dessinateur Ingo Römling se révèle être l’homme idoine pour peindre un milieu urbain à la proche et futuriste. Qu’il est beau ce futur où nous marchons, qu’on est loin des voitures volantes de Blade Runner ! L’avenir n’est plus ce qu’il était ma brave dame… mis à part ce moment de nostalgie, cet album, soyez-en certains, est une belle réussite à mettre à l’actif de Fred Duval. Tant mieux.
Sylvain Bonnet