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Conan le Cimmérien - La Maison aux trois bandits - Les secrets d'écriture de Patrice Louinet
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Conan le Cimmérien - La Maison aux trois bandits - Les secrets d'écriture de Patrice Louinet

A l'occasion de la sortie de Conan le Cimmérien - La Maison aux trois bandits aux éditions Glénat, Patrice Louinet revient sur l'écriture de cet album adapté des écrits de Robert E. Howard.

La Maison aux trois bandits est dessiné et mis en couleurs par Paolo Martinello.

Actusf : Dans le mot qui accompagne ce nouvel album, vous dites que c'est une aventure spéciale de Conan. Pour quelles raisons ?

Patrice Louinet : Il s'agit d'une nouvelle spéciale par bien des aspects, en particulier en raison de son écriture, qui s'est faite en un jet, et sa construction où les longs passages narratifs sont nombreux. Si on y rajoute l'atmosphère en milieu clos de la plupart des scènes, cela représentait un véritable défi d'adaptation.

Actusf : Les dessinateurs changent à chaque fois, comment avez-vous travaillé avec Paolo Martinello ?

Patrice Louinet : Paolo vivant en Italie, nous nous sommes rencontrés au début de l'adaptation afin de bien se caler. J'ai ensuite orienté Paolo vers le type de décors que je souhaitais avoir et il m'a soumis ses idées et ses premiers croquis pour les personnages, que nous avons ensuite affinés. Paolo travaillant d'un coup, je lui ai envoyé le script complet, et il me renvoyait ses dessins préparatoires. Je dis "préparatoires", mais ceux de Paolo sont très poussés ! Quelques recalages supplémentaires, et nous sommes passés à la version finale.

Actusf : Il a des pages absolument fantastiques, d'une richesse dingue en terme de détails. Est-ce que c'est vous qui lui avez demandé ?

Patrice Louinet : J'avais quelques idées très précises sur les décors, quelques planches spécifiques, ainsi que quelques "œufs de Pâques" disséminés ça et là, mais Paolo est quelqu'un qui pense visuellement, ce qui fait que les compositions sont les siennes. Il a parfois suivi mes idées, les a parfois modifiées, et a également reconstruit visuellement des scènes si elles ne fonctionnaient pas. Dans tous les cas, il avait raison.

Actusf : Il y a une opposition franche de Conan face à un prêtre et donc une opposition à la religion. Est-ce c'est un thème de Howard qu'on retrouve ici ou une exception ?

Patrice Louinet : Howard n'avait aucune confiance envers quelque système organisé que ce soit. La religion - et également la politique dans cet album - n'est donc en rien une exception. Le prêtre du début est également le plus grand receleur d'objets volés. C'est assez transparent.

Actusf : Netflix a annoncé une série autour de Conan. Est-ce que vous en savez plus ?

Patrice Louinet : Je ne sais rien de plus au sujet de la série Netflix. Celle-ci n'est qu'en développement à l'heure actuelle, sans personne attaché sur le projet... S'ils reprennent le projet abandonné par Amazon, ce serait une série adaptant les récits de Howard.

Actusf : Il y a donc Netflix, une adaptation en comic par Ablaze, la réédition de Salomon Kane chez Bragelonne, et les albums qui se succèdent chez Glénat. On a le sentiment qu'Howard a le vent en poupe. Est-ce que vous avez une explication à ce phénomène ?

Patrice Louinet : Progressivement le public se rend compte de l'importance de Howard dans la fantasy. il est celui qui a fondé ce que j'appelle la fantasy américaine (au sens où seul un auteur américain pouvait concevoir ce type de récits). Il n'empêche que ce renouveau est, pour l'instant, en grande partie limité à la France, où il est de plus en plus reconnu à sa juste valeur. On est loin de cela aux États-Unis. Les thèmes et la vision du monde de Howard sont particulièrement modernes et en résonance parfaite avec le monde dans lequel nous vivons.

Actusf : Le Dieu dans le sarcophage arrive en novembre avec Civiello au dessin et Doug Headline en scénariste. Que pouvez-vous nous en dire ?

Patrice Louinet : Que c'est juste superbe, dans un style qui n'a rien à voir avec les albums précédents, comme toujours. Sous les aspects de whodunit de l'histoire, Howard dénonce les violences policières. Ai-je dit que Howard est un auteur moderne ?

Propos recueillis par Jérôme Vincent

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