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Dimension Uchronie n°1 - L'interview de Thomas Millet
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Dimension Uchronie n°1 - L'interview de Thomas Millet

A l'occasion de la parution de l’anthologie Dimension Uchronie 1, dirigée par Bertrand Campeis, aux éditions Rivière Blanche, Thomas Millet revient sur l'écriture de sa nouvelle, L'Expédition perdue.

Bertrand Campeis : Bonjour, Pourriez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours en tant qu'écrivain ?

Thomas Millet : Bonjour, je m’appelle Thomas Millet et je suis professeur d’Histoire dans une école internationale à San Francisco. Même si la volonté d’écrire a toujours été forte depuis mon enfance, je n’ai passé le cap qu’à mes 30 ans. Une nouvelle décennie, le temps d’accomplir quelque chose de nouveau.En même temps, j’enseigne l’histoire en collège et lycée. J’imagine que c’est une façon de compenser mon désir de faire vivre des personnages, recréer des contextes, donner de la couleur à des lieux oubliés et le besoin d’avoir un revenu régulier. En plus de ce projet d’uchronie, j’écris des œuvres de science fiction et des drames sociaux teintés de fantastique. Il est extrêmement difficile de trouver des éditeurs mais je suis têtu.

Bertrand Campeis : Comment avez-vous découvert l'uchronie ? Y a t-il une œuvre qui vous a marqué profondément ?

Thomas Millet : Pour être sincère, je ne suis pas un grand lecteur d’uchronie. Je connais les œuvres de Philip K Dick. Plus jeune, j’avais aussi apprécié le livre de Eric-Emmanuel Schmitt « La part de l’autre ». C’était la première fois que je lisais un roman de ce genre et cela m’avait paru très audacieux. Depuis, dans mes cours, j’utilise la démarche uchronique qui est un bon moyen de faire réfléchir et imaginer les élèves sur des faits qu’ils pensaient écrits à l’avance.

Bertrand Campeis : Pourriez-vous nous expliquer comment vous êtes entré dans l'aventure Dimension Uchronie ?

Thomas Millet : Je venais de finir un roman de dystopie et je voulais passer à autre chose. Les personnages et l’histoire m’avaient complètement vidé. Je voulais me régénérer avec un projet différent. En parcourant des forums, j’ai eu connaissance de ce que Bertrand Campeis souhaitait accomplir et cela m’est apparu comme une évidence. Je voulais faire parti de cette aventure qui regrouperait plusieurs auteurs sur des dizaines de périodes différentes. Quels chemins allaient emprunter les autres ? Il y avait quelque chose de très excitant.

Bertrand Campeis : Comment s'est passé l'écriture de votre nouvelle ?

Thomas Millet : J’ai écris cette nouvelle en quelques semaines. Je me rappelle, c’était les vacances de Noël, ma conjointe était enceinte et j’ai passé beaucoup de temps avec elle, à discuter puis coucher des idées sur le papier. Ensuite l’écriture a été fluide et rapide. Cela a été surprenant car d’habitude je suis plus laborieux.

Bertrand Campeis : Pourriez-vous expliciter votre uchronie en nous parlant de son Point de Divergence ?

Thomas Millet : Ma conjointe vient des Philippines, je viens d’Europe. Je voulais une histoire qui fasse le lien, le trait d’union entre ces deux ensembles. En plus, il y a un courant historique important qui souhaite une « histoire à part égale » entre le monde occidental et le reste. Si Magellan n’avait pas découvert les Philippines, si L’Espagne n’avait pas colonisé ce pays, que serait il devenu ? Mais aussi, du point de vue de l’Europe, en l’absence d’une preuve formelle que la terre été ait vraiment ronde, comment le rapport de force entre les sciences et la religion aurait tourné ?

Bertrand Campeis : Y-a-t-il un message que vous souhaitiez faire passer en l'écrivant ?

Thomas Millet : J’aimerais faire comprendre que rien n’est écrit à l’avance. On nous présente souvent l’histoire comme linéaire, comme une marche vers le progrès ou les hommes et les femmes n’ont que peu d’impacts sur ce qui arrive. Ce n’est pas parce que l’expédition de Magellan n’est jamais revenue des Philippines que cet archipel doit péricliter ou devenir une grande puissance. C’est l’action d’hommes courageux et déterminés qui peut faire la différence.

Bertrand Campeis : Travaillez-vous sur d'autres projets uchroniques ou souhaitez-vous en faire à nouveau par la suite ?

Thomas Millet : Non pas pour le moment car je suis sur un autre projet et la naissance de mon fils est très chronophage. Mais je ne m’interdis rien pour l’avenir !

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