A l'occasion de la parution de l’anthologie Dimension Uchronie 1, dirigée par Bertrand Campeis, aux éditions Rivière Blanche, Emilie Chevallier Moreux revient sur l'écriture de sa nouvelle, Nouvelle Sparte.
Actusf : Bonjour, Pourriez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours en tant qu'écrivaine ?
Emilie Chevallier Moreux : Mon parcours n’a commencé que très tard, lorsque je me suis retrouvée en disponibilité pour quelques mois. J’avais envie de me prouver que j’étais capable d’être autre chose qu’une épouse, une maman et une enseignante, que je pouvais faire des choses pour moi.
C’est donc à l’âge de 36 ans que j’ai écrit ma première nouvelle pour répondre à un appel à textes. Depuis, j’ai eu la chance d’être publiée plusieurs fois et de diriger deux anthologies, l’une pour les éditions Nutty Sheep, l’autre pour les éditions Noir d’Absinthe.
Actusf : Comment avez-vous découvert l'uchronie ? Y a t-il une œuvre qui vous a marqué profondément ?
Emilie Chevallier Moreux : Finalement, j’ai lu assez peu d’uchronies. Je citerais donc, pour rester classique, Le Maître du Haut Château, de Dick, et plus récemment, un roman que j’ai adoré et que je conseille chaleureusement, Alexandre et les Aigles de Rome, de Javier Negrete.
Actusf : Pourriez-vous nous expliquer comment vous êtes entré dans l'aventure Dimension Uchronie ?
Emilie Chevallier Moreux : À l’époque, je traquais le moindre appel à textes, j’avais développé une véritable addiction. Aujourd’hui, je m’essaie à l’écriture de mon premier roman et j’ai beaucoup moins de temps pour participer. C’est bien dommage, j’espère m’y remettre bientôt !
Actusf : Comment s'est passé l'écriture de votre nouvelle ?
Emilie Chevallier Moreux : Avec une facilité déconcertante ! Je l’ai écrite en quelques heures, très facilement et avec un grand plaisir. C’était tout à fait jubilatoire d’écrire l’histoire de ces deux rois incapables de communiquer d’intelligente façon.
Actusf : Pourriez-vous expliciter votre uchronie en nous parlant de son Point de Divergence ?
Emilie Chevallier Moreux : Dans cette uchronie, Sparte gagne la bataille de Mégalopolis, en 331 av. J. C. À partir de là, plus rien ne viendra entraver la suprématie des dynasties spartiates, qui vont conquérir les étoiles et étendre leur civilisation bien au-delà du système solaire.
Nous retrouvons donc deux dyarches, Léotychidas XLII et Anaxandre CXIII, en pleine dispute, et utilisant les laconismes (une façon spartiate de s’exprimer, en utilisant des formules courtes et frappantes) pour se départager.
Actusf : Y-a-t-il un message que vous souhaitiez faire passer en l'écrivant ?
Emilie Chevallier Moreux : Aucun ! Je me suis juste amusée à écrire cette nouvelle, et j’espère que les lecteurs la trouveront tout aussi divertissante. Évidemment, on peut toujours broder autour du poids de la tradition, ou de l’invariabilité de la bêtise humaine… Je laisse à chacun le choix de juger !
Actusf : Travaillez-vous sur d'autres projets uchroniques ou souhaitez-vous en faire à nouveau par la suite ?
Emilie Chevallier Moreux : En ce moment, sur mon métier à tisser des histoires, j’ai de la revisite de conte mâtinée de romance, du space opera et du post-apocalyptique. Mais si une idée d’uchronie fait son chemin dans ma petite tête, je n’hésiterais pas à me lancer !