- le  
Dimension Uchronie n°2 - L'interview d'Olivier Boile
Commenter

Dimension Uchronie n°2 - L'interview d'Olivier Boile

A l'occasion de la parution de l’anthologie Dimension Uchronie 2, dirigée par Bertrand Campeis, aux éditions Rivière Blanche, Olivier Boile revient sur l'écriture de sa nouvelle, Noches tristes.

Actusf : Bonjour, Pourriez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours en tant qu'écrivain ?

Olivier Boile : Olivier Boile, 37 ans, originaire de l'Oise, marié et père de deux enfants : voilà pour l'état civil. Pour le reste, je suis un geek assumé, lecteur d'Imaginaire depuis près de trente ans : ah, les « Livres dont vous êtes le Héros » de ma jeunesse ! Ma culture SFFF est d'abord orientée Fantasy, mais ces dernières années j'ai entrepris de combler mes lacunes en matière de Science-Fiction. Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours écrit (je pense même n'être pas bon à grand-chose d'autre) et je publie régulièrement depuis une quinzaine d'années. À ce jour, ma bibliographie comprend trois romans et une soixantaine de nouvelles. Tous ces textes peuvent se rattacher à l'un ou l'autre des genres de l'Imaginaire et mettent en évidence une nette prédilection pour tout ce qui touche à l'Histoire et aux mythes.

Actusf : Comment avez-vous découvert l'uchronie ? Y a t-il une œuvre qui vous a marqué profondément ?

Olivier Boile : Difficile à dire de quand date mon premier contact avec l'uchronie. Aussi bien en tant qu'auteur qu'en tant que lecteur, je suis bi-classé « Imaginaire » et « Histoire », l'uchronie et moi devions donc fatalement nous rencontrer ! Parmi mes souvenirs de lecture les plus marquants, je citerai volontiers « Alexandre le Grand et les aigles de Rome » de Javier Negrete et « Roma Aeterna » de Robert Silverberg. Étant également lecteur de BD, et plus particulièrement de comics, « Watchmen » d'Alan Moore et, dans un style différent, « Superman : Red Son » de Mark Millar, sont pour moi des références. Plus récemment, il y a eu « La Séparation » de Christopher Priest, même si ce n'est pas l'aspect uchronique qui m'a plu en premier lieu dans ce roman.

Actusf : Pourriez-vous nous expliquer comment vous êtes entré dans l'aventure Dimension Uchronie ?

Olivier Boile : Comme à mes débuts, je continue d'éplucher inlassablement les sites recensant les appels à textes publics. C'est la seule manière que j'ai trouvée pour m'inviter au sommaire des différentes publications de l'Imaginaire, car il semble que je ne sois pas encore considéré comme un auteur assez crédible pour être directement sollicité par les éditeurs et les anthologistes... J'ai donc découvert avec grand intérêt l'appel à textes lancé en 2017 par Bertrand Campeis, et vu que j'avais en stock une poignée de nouvelles uchroniques inédites, je les lui ai présentées... Le concept de « Noches Tristes » l'a intéressé, il a lu le texte et l'a sélectionné, et voilà !

Actusf : Comment s'est passé l'écriture de votre nouvelle ?

Olivier Boile : L'écriture a eu lieu durant l'été 2010. À ce moment-là, je lisais beaucoup de livres sur l'Amérique précolombienne, sur les Aztèques, les Mayas, les conquistadors... L'inspiration est venue tout naturellement et près de dix ans plus tard, je n'ai pas le souvenir d'avoir rencontré de difficultés particulières, c'est une nouvelle dont l'écriture a été pour moi sans histoire.

Actusf : Pourriez-vous expliciter votre uchronie en nous parlant de son Point de Divergence ?

Olivier Boile : L'idée de la nouvelle vient de ma fascination pour l'épisode de la conquête du Mexique par Hernán Cortés, lequel est parvenu à anéantir une civilisation brillante en quelques mois, avec seulement une petite troupe de soudards à ses ordres. Mais tout n'a pas été si évident. Lors de la « Noche Triste », la triste nuit du 30 juin 1520, l'armée espagnole dut fuir en catastrophe la capitale aztèque qu'elle pensait soumise et passa près de l'anéantissement. C'est l'un de ces moments où l'Histoire semble jouer à pile ou face, où l'on sent qu'il suffirait d'une pichenette pour faire basculer les événements. Dans « Noches tristes », j'imagine tout simplement que Cortés n'a pas survécu au désastre, mettant un terme définitif à la tentative de conquête du Mexique, et ensuite... Ensuite j'ai peut-être poussé le bouchon un peu loin, mais pourquoi pas ?

Actusf : Y-a-t-il un message que vous souhaitiez faire passer en l'écrivant ?

Olivier Boile : Non. Il est rare que je veuille sciemment faire « passer en message », en tout cas je n'écris pas dans ce but. Si le lecteur trouve matière à réflexion dans mes écrits, tant mieux, mais il ne s'agit pas de lui imposer mes propres opinions ou à lui suggérer ce qu'il devrait penser... C'est quelque chose qui a tendance à m'irriter en tant que lecteur, ce n'est pas pour faire pareil quand je passe de l'autre côté de la barrière !

Actusf : Travaillez-vous sur d'autres projets uchroniques ou souhaitez-vous en faire à nouveau par la suite ?

Olivier Boile : Aucun de mes projets d'écriture actuels n'est lié à l'uchronie, même si évidemment je compte bien y revenir un jour ou l'autre. Au moment où j'écris ces mots, il se trouve que l'anthologie « Europunk » est en train d'être finalisée par les éditions Realities Inc., avec au sommaire « L'Empire de Marbre », une nouvelle dans laquelle j'imagine une Union Européenne qui n'est pas dominée par l'Allemagne mais par la Grèce, avec pour point de divergence le conflit gréco-turc de 1919-1922 qui aurait tourné d'une tout autre manière... Enfin, je ne désespère pas de voir un jour un éditeur s'intéresser à deux de mes romans, écrits il y a quelques années et restés inédits : « L'ornithorynque de Bonaparte », qui raconte la carrière scientifique de Napoléon, parti explorer l'Australie en 1800, et « Mort et vie du sergent Trazom », où Mozart, faute de succès, abandonne la musique pour s'engager dans l'infanterie autrichienne.

Actusf : Les mots de la fin vous appartiennent, c'est à vous !

Olivier Boile : J'ai l'impression de m'être déjà pas mal étalé, alors on va peut-être en rester là... Merci de m'avoir lu jusqu'au bout !

à lire aussi

Genres / Mots-clés

Partager cet article

Qu'en pensez-vous ?