A l'occasion de la parution de l’anthologie Dimension Uchronie 3, dirigée par Bertrand Campeis et Hermine Hémon, aux éditions Rivière Blanche, Fabien Clavel revient sur l'écriture de sa nouvelle, Puisque cette page est blanche.
Actusf : Bonjour, Pourriez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours en tant qu'écrivain ?
Fabien Clavel : J’écris maintenant depuis quinze ans en m’efforçant de couvrir tous les genres de l’imaginaire petit à petit, en adultes et en jeunesse. Après quarante romans, il me reste encore beaucoup de travail.
Actusf : Comment avez-vous découvert l'uchronie ? Y a t-il une œuvre qui vous a marqué profondément ?
Fabien Clavel : Je suis resté marqué par Le Maître du Haut-Château. Et puis plus tard par La Porte des Mondes.
Actusf : Pourriez-vous nous expliquer comment vous êtes entré dans l'aventure Dimension Uchronie ?
Fabien Clavel : J’étais de la première salve. J’avais un texte qui convenait alors je l’ai proposé à l’anthologiste qui a accepté.
Actusf : Comment s'est passée l'écriture de votre nouvelle ?
Fabien Clavel : Plutôt bien, merci… En fait, le personnage principal appartient à projet plus vaste. L’inspecteur Ragon est en effet le héros de plusieurs nouvelles, ainsi que d’un roman Feuillets de cuivre. Il évolue à la Belle Époque mais dans une ambiance steampunk où, notamment, la principale source d’énergie est l’éther. Sa caractéristique est de résoudre toutes ses enquêtes grâce à la littérature. Comme dans une des histoires que j’avais écrites sur lui, il découvrait que le voyage dans le temps était possible grâce à l’éther, et que je devais expliquer les différences entre notre monde et celui de Ragon, j’en suis venu naturellement à travailler sur l’uchronie avec lui.
Actusf : Pourriez-vous expliciter votre uchronie en nous parlant de son Point de Divergence ?
Fabien Clavel : Dans ce cas, il s’agit d’une uchronie que je qualifierais d’intime. Il s’agit d’un événement de la vie de Victor Hugo, l’attaque dont il fut victime en 1878 et que j’ai reliée aux manuscrits qu’il a laissés à sa mort. Là-dedans, on trouve des ébauches de roman, notamment un intitulé Pierre Bizarre (ce qui est la traduction du mot baroque et un nom de personnage en même temps). Je suis parti de l’idée qu’Hugo avait écrit ce roman pour expliquer ce qui lui était arrivé en 1878. Mais, pour éviter de salir sa mémoire avec ce roman complétement fou, des gens essaient de le faire disparaître et de l’empêcher de l’écrire.
Actusf : Y-a-t-il un message que vous souhaitiez faire passer en l'écrivant ?
Fabien Clavel : Là, c’est surtout un jeu sur les livres fantômes, imaginés par des écrivains, mais jamais écrits. En travaillant sur l’uchronie, il est tentant d’imaginer ce que pouvaient, ce qu’auraient pu être ces livres.
Actusf : Travaillez-vous sur d'autres projets uchroniques ou souhaitez-vous en faire à nouveau par la suite ?
Fabien Clavel : Je suis fasciné par les jeux de la fiction avec le temps. Donc je pense que l’uchronie va me reprendre. Surtout que je dois poursuive les aventures de Ragon et expliquer son monde uchronique.
Actusf : Les mots de la fin vous appartiennent, c'est à vous !
Fabien Clavel : « Nigaud ! Grasdouble ! Bizarre ! Pinçon ! »