« Les cinq astronautes de l’équipage historique qui se lance dans cette aventure inédite. La pression sur nos épaules est incommensurable. Des millions de personnes auraient probablement payé très cher pour être à notre place et faire partie du premier voyage habité à destination de la planète rouge. Un rêve de gosse. De la science-fiction. Du délire ! »
Actusf : Bonjour Nicolas et merci de prendre la parole sur Actusf ! Pour commencer, pourriez-vous vous présenter ainsi que votre parcours pour nos lecteurs ?
Nicolas Beck : Bonjour à tous ! Je suis ravi d’entrer dans le monde d’Actusf et de faire connaissance avec ce réseau, car je ne suis pas issu du monde de la science-fiction, mais plutôt de la science ! En effet, passionné de fossiles, de volcans et de minéraux depuis tout petit, j’ai d’abord fait des études de géologie. Comme j’étais curieux et que l’idée d’échanger et de partager avec le grand public m’a toujours séduit, je me suis aussi tourné vers la communication scientifique dont j’ai fait mon métier. Aujourd’hui, je travaille à l’Université de Lorraine et en plus de cette activité, j’écris des articles de vulgarisation (magazine Cosinus pour les ados), et je me suis lancé dans un défi plus conséquent avec Nix Olympica.
Actusf : Vous venez de sortir le roman Nix Olympica aux éditions Lucca. Un roman d’anticipation puisqu’il met en scène le premier voyage habité à destination de la planète rouge, Mars 2038 ! Pouvez-vous nous présenter son intrigue ?
Nicolas Beck : Ingrédients : 5 astronautes et un vaisseau spatial. Recette : faites-les partir dans cet espace confiné à destination de la planète Mars, durant un voyage de presque 6 mois. Conseils du chef : surveillez-les attentivement car bien qu’on ait tout prévu, la tension peut monter d’un cran et faire déborder la situation…
Actusf : Quelle est la genèse de ce roman et quel est votre lien aux sciences et à la science-fiction de manière générale ?
Nicolas Beck : Dans la vulgarisation scientifique, on cherche toujours à amener des sujets de sciences « sur la table » à travers des outils de médiation originaux : des expos interactives, du théâtre, de la bande-dessinée… Le roman est un modèle qui répond aussi à cette approche : parler de sciences à travers un récit, des personnages, des situations fictionnelles, qui peuvent amener le lecteur à s’interroger sur des sujets scientifiques d’actualité. J’avais cette idée en tête depuis un moment, et comme j’aime écrire, quoi de plus naturel que de se lancer, à travers un sujet comme l’exploration spatiale, qui fascine beaucoup de monde, et moi le premier…
Actusf : Ce n’est pas votre premier ouvrage publié, mais le premier de fiction, et pour la jeunesse ! Comment avez-vous abordé sa construction et rédaction ?
Nicolas Beck : J’ai souhaité trouver une façon habile d’impliquer fortement le lecteur, tout en proposant un format peu ordinaire qui correspondait bien à mon style d’écriture. C’est pour cela que j’ai opté pour un journal de bord, enrichi de coupures de presse, d’extraits d’émissions de radio, de communiqués, un format qui m’a permis de prendre beaucoup de plaisir en variant les styles rédactionnels. Le tout a pris forme petit à petit, avec une réflexion parallèle sur l’ensemble de la structure du récit.
Actusf : Vous émaillez votre récit de nombreuses références, notamment littéraires. Une manière de rendre hommage à vos découvertes adolescentes ? Je pense notamment à 1984 de George Orwell.
Nicolas Beck : Il y a beaucoup de moi, dans ce livre, et ceux qui me connaissent y dénicheront quelques clins d’œil bien cachés ! Si j’ai mis ces références, c’est pour inviter à prendre du recul notamment à travers l’histoire de 1984 qui fait écho à beaucoup de situations de notre société actuelle. M’imaginer ce livre emporté dans l’espace, apportant un regard si particulier sur notre civilisation, m’a beaucoup amusé et j’ai pris plaisir à faire un parallèle entre certaines situations décrites par Orwell et des moments semblables vécus par les astronautes. Au passage, j’essaie aussi de créer des ponts, et si un lecteur est emmené sur un autre chemin à travers mon livre, tant mieux !
Actusf : Comment avez-vous construit vos personnages et les éléments plus science fictifs de votre récit ?
Nicolas Beck : C’est une question très pertinente dans le cas de Nix Olympica, car c’est de la science-fiction, oui, car on parle d’un voyage vers Mars en 2037, mais c’est aussi un récit d’anticipation que j’ai voulu le plus réaliste possible. Il m’a donc fallu doser pour que l’aspect science-fiction soit présent, sans toutefois dénaturer le concept de récit de vulgarisation scientifique… Pour les personnages, j’ai aussi été confronté un dilemme : d’un côté, les contraintes du roman, à savoir leur donner du caractère, une forte personnalité et un côté attachant ou repoussant, mais d’un autre côté, les contraintes d’un groupe d’astronautes qui vont partir ensemble durant 2.5 ans, parmi lequel on ne veut, par définition, pas de vagues et de la diplomatie !
Actusf : Un mot sur le travail de couverture de David Moore et les illustrations intérieures de Louis Diallo ?
Nicolas Beck : Le travail esthétique autour du livre est une plus-value incroyable, que je n’imaginais pas au départ… Je suis ravi qu’on ait réussi, grâce à Lucca éditions, à impliquer des illustrateurs sur ce projet pour lui donner du relief ! Je pense aussi à la maquette réalisée par Mathilde Delattre-Josse qui est complètement en cohérence avec la construction du récit. Nul doute que les illustrations embarquent encore plus le lecteur dans ce voyage à rebondissements vers la planète Mars…
Actusf : Comment imaginez-vous les prochaines phases de « conquête » spatiale ? Quelles nuances souhaitez-vous éventuellement apporter par rapport à ce que vous décrivez dans votre récit ?
Nicolas Beck : Je pense que le 21ème siècle marquera un tournant dans le domaine spatial : pour la première fois, l’être humain disposera des moyens techniques, à plus ou moins long terme, pour aller explorer des planètes lointaines et envoyer ses semblables bien au-delà de la Lune. Il faut donc se poser les bonnes questions, dès maintenant, sur ce que cela implique et je vais prendre l’exemple de Mars : pourquoi y aller ? A qui la planète appartient-elle ? Se donne-t-on le droit de la transformer si on s’y installe, d’une manière ou d’une autre ? A l’heure où les compagnies privées mettent des moyens considérables dans cette course à l’espace, il me paraît essentiel d’y réfléchir pour ne pas reproduire des erreurs du passé, qu’on a commises sur notre bonne vieille Terre, qui commence sérieusement à en souffrir. C’est le sens du message que je souhaite faire passer dans Nix Olympica !
Actusf : Quels sont vos prochains projets littéraires ?
Nicolas Beck : En ce moment, je travaille surtout pour donner l’occasion de faire connaître Nix Olympica, à travers des rencontres, des ateliers, des articles… Comme le travail d’écriture, dans mon quotidien, est surtout concentré sur les soirées et les week-ends, j’ai besoin de beaucoup de temps pour me relancer dans un projet. Mais rassurez-vous, les idées ne manquent pas…
Actusf : Où pourra-t-on vous retrouver en dédicace ou conférence prochainement ?
Nicolas Beck : Pour le moment, les rencontres sont plutôt limitées, à mon grand regret… Malgré tout, je prépare une conférence interactive qui est en cours de programmation pour début 2021. La présentation s’articulera autour de l’exploration de la planète Mars, en offrant au public la possibilité d’interagir en direct pendant la conférence avec un outil dédié. J’illustrerai bien entendu cette présentation avec des passages de Nix Olympica… J’ai hâte de rencontrer le public !