Maitresse du chaos - L’Araignée d’Emeraude
Angus Well est l’auteur de nombreux romans de fantasy non traduits en français.
Robert Holdstock est le roi des pseudonymes (au moins 4 de connus) et adore les mythes, en particulier les celtes.
Il a remporté de nombreux prix dans plusieurs pays. En France, il s’est vu décerné le grand prix de l’imaginaire 2004 pour le Codex Merlin. Il est également connu pour son cycle de La Forêt des Mythagos.
Raven, la blonde
Pour fuir son destin d’esclave et les viols du maître d’armes Karl ip Donwayne, la jeune Su’uan tente sa chance en fuyant dans le désert, préférant au pire se faire dévorer par les chiens. Elle va être sauvée par un homme étrange Spellbinder et un oiseau noir qui le suit partout. L’homme va lui révéler qu’un grand destin l’attend. Désormais elle sera Raven, maîtresse du Chaos, libre et indépendante, sans Dieu, ni maître.
Commençe alors un enseignement dans l’art de se battre avec n’importe quelle arme et bien sûr dans la manière la plus rapide pour tuer un ennemi.
Peu rassurée par son rôle dans les événements du monde, la jeune femme n’a qu’une idée en tête: retrouver Karl ip Donwayne afin de le tuer et d’effacer ainsi les meurtres de ses parents et le souvenir de son viol.
Suivie par des compagnons d’arme, Raven va se lancer dans diverses aventures sans que cette obsession la quitte.
Mais quand son chemin croise enfin celle de son tortionnaire, elle rencontre également un mage puissant.
C’est deux ennemis lui barreront la route au long des deux tomes.
Décevant
Robert Holdstock s’attaquant à l’héroic fantasy avec comme héros une femme, voilà qui présageait plein de bonnes choses. En effet, son cycle sur les Mythagos démontrait une puissance d’évocation et de création d’univers fantastiques et une imagination fertile.
De plus, dans les avants-propos, l’auteur annonçe qu’il a décidé avec son compère Angus Wells de créer une héroïne digne de succèder à Conan le Barbare.
Malheureusement, le résultat n’est pas à la haute des espérances.
Raven a beau être le personnage principal du roman, elle apparaît assez vite comme la poupée de Spellbinder et de son destin. Elle avance le plus souvent à l’aveugle et on sent un manque de fil conducteur dans les histoires. Les scènes de bagarres, d’entraînement s’enchaînent au cours du premier tome.
Pas très subtilement, les auteurs nous intriguent avec l’île de Kharwan et ses sorciers aux pouvoirs effrayants mais ne nous dévoilent rien. C’est sûrement histoire de garder des cartrouches à brûler pour les tomes suivants.
Mais le plus décevant est le traitement de l’héroïne par elle-même. Avec ce qui était annonçé, on pouvait s’entendre à sortir des archétypes habituels de la femme en fantasy. Mais que nenni !!
Raven est libre, personne ne lui impose de partenaire, elle choisit avec qui elle veut coucher. Ca tombe bien car elle va pratiquement coucher avec tous ceux qui la veulent (hommes, femmes)!!
Dans le tome 2, après les cents premières pages, on a le droit à plusieurs scènes de coucherie. Et le style se rapproche de la collection Arlequin. Pour ne pas être taxer de mauvaise foi, voici des extraits choisis: “les rondeurs de sa croupe”, “il pénétra et joua dans ses ténébres” et le bouquet final “jusqu’à ce que l’animal en eux commence à ruer et à se frotter pour les amener à la dévastatrice conclusion qui les abandonna,..., riant pour une raison inconnue”...
Il est clair que ce n’est pas Raven qui amenera le chaos sur le rôle des femmes dans la fantasy.
Encore dans les avants-propos, Holstock nous apprend que le concept de Raven est né après une journée arrosée de deux bouteilles de vin. On veut bien le croire !!
Cette saga est donc à conseiller aux fans hardcore de Holdstock ou de ce type de fantasy.
De plus, une relecture supplémentaire n’aurait pas fait de mal au tome 1 car on trouve plusieurs faute.