Les enfants du destin
Ancienne journaliste et analyste pour une banque d'investissement, Alex de Campi s'est révélée en 2003 en commençant à écrire des histoires aussi bien pour des films que des séries télés ou des bandes dessinées. Dans ce dernier secteur, sa première série s'appelle Smoke (avec Igor Kordey chez Delcourt). Messiah Complex est donc sa deuxième réalisation en tant que scénariste avec cette fois au dessin : Eduado Ocana, un espagnol de 32 ans qui fait ici ses premiers pas en France.
Les Citoyens et les autres...
En 2478, l'Empire humain qui a conquis les étoiles est partagé entre ceux qui ont le pouvoir - les citoyens- et les pauvres -les non-citoyens-, qui comme leur nom l'indique ont assez peu de droits. Normal que certains s'échauffent parmi cet Empire d'en bas. Ce qui l'est moins c'est qu'un petit groupe croit fermement à l'avènement d'un messie. Ou plutôt d'une messie. Et ils ont choisit la jeune Miranda, à peine agée de 14 ans et que ses brillantes études ont menées jusqu'aux Citoyens. Pour l'enlever, ils décident d'embaucher Sonneillon, un combattant hors norme mais aussi bien mystérieux. Il s'agirait d'un prince déchu et lui dit avoir plusieurs siècles...
Un album plutôt riche.
Avec son découpage très sérré et une place importante laissée aux dialogues, Messiah Complex se présente comme une série plutôt complexe et fouillée. C'est un véritable univers qui se présente à nous, renouant ainsi avec les grandes séries de science-fiction. En tout cas le mystère qui entoure les personnages et cette intrigue à rebondissement laissent entrevoir de belles promesses pour la suite au niveau de l'intrigue. D'autant qu'Eduado Ocana est plutôt à la hauteur côté dessin. Certaines cases sont certes ratées (on pense au combat en début d'album) ou inégales, mais il déploie un style qui s'attarde sur les visages et qui ne lésine pas sur les détails. Et le résultat est parfois superbe. On est vite accroché. Les albums de ce calibre sont rares. Profitons-en.