Re-Mind, tome 2

Re-Mind, tome 2

En avril de l'an dernier paraissait le premier tome de Re-Mind, étonnant thriller d'anticipation avec lequel Alcante, Andrea Mutti et Dimitri Fogolin entraînaient le lecteur dans une course-poursuite du FBI après des terroristes et un père prêt à tout pour protéger son fils de la mort. La mort est, dans cette série à suspense, la clef de voûte de l'intrigue puisque, rappelons-le, Alcante imagine un Bureau Fédéral des Investigations en possession d'une technologie permettant d'enregistrer la vie d'une personne en train de décéder, au moment même où elle défile devant ses yeux. Avec ce deuxième tome du diptyque, le lecteur va pouvoir découvrir la fin de la fugue de John Geb, qui cherche un moyen de sauver son fils, agent du FBI infiltré dans une cellule terroriste prête à agir, gravement blessé et dont la mort, provoquée intentionnellement, est le seul moyen envisagé par ses supérieurs pour découvrir la cible et la forme que prendra l'attentat contre les États-Unis qui se prépare...

Pas besoin de changer une équipe qui gagne

Avec une maîtrise parfaite du suspense, qui se renforce dans ce second volume de l'aventure, Alcante signe un diptyque qui ne laisse pas de répit au lecteur. Ce dernier, qui avait déjà lu le premier tome en concluant à son efficacité et sa bonne tenue, dévore littéralement ce deuxième album, tant l'action se déroule en flux tendu, à un rythme effréné. Toujours en s'appuyant sur le dessin réaliste et en l'occurrence efficace d'Andrea Mutti – mis en couleur par Dimitri Fogolin –, le scénario de Re-Mind passionne, remplit son objectif de divertissement haut de gamme. On pourra peut-être tiquer sur le côté légèrement manichéen de l'aventure : les méchants trafiquants qui vendent les armes de destruction massive de Saddam Hussein, l'amour paternel qui sauve en quelque sorte les USA, et caetera. Il n'y a toutefois pas là de quoi fouetter un chat et Alcante reste dans le registre du spectaculaire à l'américaine, qui n'a jamais fait grand mal et a souvent démontré son efficacité. On le félicitera en tout cas pour le choix du format en deux albums, qui évite à l'histoire de se perdre dans des circonvolutions ennuyeuses. Par contre, la fin de Re-Mind s'ouvre sur un nouveau cycle qui risque de tendre à la surexploitation d'un concept technologique assez simple en apparence. Mais l'avenir nous permettra d'en juger, d'autant plus qu'Alcante est un de ces auteurs de BD qui savent surprendre...

Re-Mind est un diptyque efficace, qui mérite à coup sûr le détour pour un moment de lecture trépidant.