Les Seigneurs de guerre tomes 1, 2 et 3.

 Le royaume de Mijak s'étend sur un continent en grande partie aride.

 

Le peuple habitué à une vie des plus difficiles survit plus qu'il ne vit vraiment sous le joug d'une caste de guerriers et de religieux qui servent Mijak, un dieu sanguinaire.

 

En son nom, les chefs de guerre des différentes régions se battent, commerce d'esclaves et sacrifient à tour de bras.

 

La jeune Fulie subit cette vie dans la masure où se trouve sa mère battue, obligée de faire des garçons à un homme brutal et alcoolique.

 

C'est dans cet enfer qu'elle voit arriver peut-être le point de départ d'une nouvelle vie, avec la venue de deux commerçants.
Achetée par l'un d'eux, la voilà partie vers un destin dont elle est loin de se douter.

 

Mais les affres de cette pseudo-liberté, les déconvenues et les mensonges sont autant de trahisons et blessures indélébiles pour cette petite sauvageonne. Malgré cela, grâce à un tempérament de feu et une rage sans limites, la jeune Fulie va devenir bien plus qu'une esclave.

 

De guerrière à la dague sanglante, son dieu la propulse vers le trône d'impératrice de Mijak.

 

Alors écoutez cette saga, l'histoire de celle qui sert le scorpion du désert...

 

 

Loin des massacres orchestrés par ce dieu sanguinaire qu'est Mijak, le royaume d'Ethrie va se retrouver dans une tourmente sans précédent à la mort de leur roi.

 

En effet, sa fille, Rhian, dernière de la lignée, ne peut monter sur le trône non mariée et, de toute façon, pas avant sa majorité.

 

Morlan, le chef de l'Église, le lui rappelle chaque jour et compte bien lui imposer son prétendant afin d’asseoir son autorité sur tout le royaume.

 

L'ambition démesurée du Prolat est à l'image de son ego sur-dimensionné : prêt à tout pour arriver à ses fins.
Rhian va devoir fuir et combattre son peuple et ses Ducs pour défendre son bon droit pour devenir reine d'Ethrie. Elle ne veut pas devenir le pantin de Morlan.

 

L'aide viendra d'un petit fabricant de jouets, Dextérité Jones, d'une femme médecin bougonne et d'un mystérieux étranger aux cheveux bleus, amnésique. Ce trio infernal va tout faire pour aider la jeune princesse dans son périple contre les machinations du Prolat et de ses sbires.
Une lutte des classes avec pour récompense un royaume  inconscient d'un danger encore plus grand qui arrive par-delà les mers et déserts.

 

 

Rhian est seule une fois de plus face à ses Ducs. Personne ne semble croire aux dangers que représente l'armée en route pour envahir le royaume.

 

Un seul répond présent auprès d'elle, l'empereur Han. Un être énigmatique, secret et qui semble bien dangereux avec ses pouvoirs magiques venus du vent.

 

Ce personnage aux multiples facettes, avec l'aide de son peuple, empêche l'avancée de l'armée de l'impératrice Fulie. Mais ses pouvoirs s'épuisent tout comme ses mages et bientôt ils ne pourront pas empêcher le massacre à venir...

 

Rhian va devoir demander à Zandakar une fois de plus toute l'aide qu'il pourra donner. Lui seul semble pouvoir arrêter sa mère et son terrible frère. Toujours aussi amoureux de la belle princesse, Zandakar va se lancer dans une course contre la montre afin de préparer le peuple de Rhian qui ne l'est absolument pas, au combat qui l'attend.

 

Faisant fi des menaces de certains, les trahisons d'autres et enfin les jalousies exacerbées du mari de Rhian, le prince déchu de Mijak va tout mettre en œuvre pour enrayer l'armée sanguinaire au risque d'y perdre son âme et sa vie.

 

 

C'est à une véritable saga au long cours que nous convie Karen Miller avec ses romans. Vous allez suivre les pas de plusieurs personnages au sein des différents tomes de cette série.

 

Le premier volume s'intéresse surtout à celle qui va devenir l'impératrice de Mijak, Fulie.

 

On y suit pas à pas son ascension dans un monde extrêmement dur et sans pitié. On voit les épreuves forger le caractère de la jeune fille, la transformer en véritable furie au nom d'un dieu sanguinaire avide de sacrifices.

 

L'auteur nous dépeint avec force de détails cet univers régenté par une religion dure et sans compromis, faisant ainsi une certaine dénonciation des régimes totalitaires et de tout intégrisme religieux. Les prêtres imposent un enfer à tous ceux qui vivent sous leur coupe et détruisent les autres sans remords.

 

Cet univers fait d'hommes va devoir compter sur cette jeune femme qui débarque et balaye tout sur son passage, car elle est l'élue de Mijak.

 

Les personnages sont forts et rarement enclins à l'humanisme. Pourtant certains deviennent vite attachants comme le jeune esclave, Vortka, que rencontre Fulie sur la route de la capitale. J'ai bien aimé son esprit torturé, ses aspirations vers Fulie ou encore son cheminement vers la foi de son dieu.

 

Toute la force du livre repose sur les épreuves que doit exécuter Fulie pour Mijak, son dieu. L'auteur ménage ses effets et instaure une tension tout au long du scénario. Les choix de son héroïne, sa vie, l'amour qu'elle éprouve pour son premier fils, Zandakar et le rejet du second sont vraiment poignants.

 

Mais je laisse la lecture de ce premier tome pour vous faire découvrir Les Seigneurs de Guerre. Ainsi vous pourrez découvrir un peu plus de cet l'univers bien sombre. 

La fin du premier livre est à l'image de l'histoire très dure et sans compromis. Le deuxième opus est plus calme dans les combats et les tueries. Il est plus tourné vers la diplomatie et les machinations.

 

En effet, le royaume d'Ethrie ayant perdu son roi se retrouve au milieu d'une lutte de pouvoir orchestré dans l'ombre par Morlan, sorte de Pape de l’Église qui a cours dans cette partie de l'univers.

 

Fait de complots et trahisons propres aux activités des courtisans avides de puissances, on retrouve Zandakar dans un imbroglio politico-religieux.

 

Grâce à un petit fabricant de jouets et surtout le désir d'un Dieu bienfaiteur, notre héros de Mijak va devoir se porter au secours d'une apprentie reine et la sauver d'un régicide.

 

Malgré cela, le personnage de Zandakar qui connaît le péril qu'encourent ses amis et leur monde maintient un suspense très prenant.

 

Une certaine introspection de celui-ci nous le présente sous un jour nouveau. Il devient encore plus attachant, plus humain, qu'il n'était déjà dans le premier volume. Seul dans ce monde inconnu avec ses démons qui le hantent, Zandakar apparaît bien démuni face à la gentillesse de certains ou l’insouciance des autres.

 

Voici un deuxième roman tout en finesse, plus calme, qui prépare l'arrivée d'une tempête appelée Mijak.

 

Le troisième roman est le temps des révélations et des confrontations. Finie l'attente de l'armée de Mijak, elle est aux portes du royaume. Pourtant on assiste encore à de longs conciliabules entre les différentes nations du traité commercial d'Ethrie.

 

Le thème donc de ce troisième opus se partage entre la préparation à la hâte d'une armée de coalition et les tractations pour y arriver.

 

Rhian fait feu de tout bois dans l'espoir de réussir ce coup de force. Son personnage a mûri et pris de la profondeur. Les épreuves passées et à venir en sont sûrement pour quelques chose. Malgré cela, elle perd beaucoup d'énergie pour asseoir son autorité et surtout la légitimité de sa présence sur le trône. L'auteur arrive à très bien faire passer le message. On ressent les affres et peurs de Rhian devant l'ampleur de la tâche pour sauver son peuple.

 

Une foule de personnages apparaissent dans ce jeu diplomatique et brouille un peu plus les cartes du pouvoir. Jusqu'à la fin du livre, on ne sait vraiment pas si nos valeureux héros vont arriver à leurs fins.

 

Dans le même temps, Karen Miller nous emmène du côté de Fulie et son armée qui avance à coup de sacrifices humains. Cette fois-ci, l'impératrice est devenue vieille mais garde toujours sa rage et sa hargne des autres. On devine derrière cette carapace de haine les fêlures de sa vie ainsi que le manque de son fils aimé qu'est Zandakar. Le personnage de Fulie en devient presque attachant.

 

Comme les deux précédents tomes, l'auteur ne fait pas dans la demi-mesure dans les scènes de combats.

 

La guerre n'est pas propre, les tripes et le sang sont présents dans les batailles. Ce troisième volume ne déroge pas à la règle, on y meurt assez facilement et chacun doit pleurer ses morts.

 

La dernière confrontation est titanesque, les camps en présence ne cédant en rien dans les différents combats.

 

À côté du fracas des armes, c'est aussi le temps de comprendre. En effet, Karen Miller apporte beaucoup de lumière à bien des questions et dans le même temps des explications sur l'ensemble de la trame de son histoire. Notamment sur les dieux et leurs pouvoirs.

 

La boucle est ainsi bouclée pour cette saga épique. J'ai passé un excellent moment avec ces romans que je conseille à tous ceux qui veulent voyager dans une fantasy originale et assez mature dans bien des domaines.