Les Monarchies Divines

Paul Kearnay est né en 1967 en Irlande du Nord. Après des études à Oxford, il va migrer vers les États-Unis puis le Danemark pour revenir enfin au pays.

 

C'est en 1992 qu'il va sortir son premier roman The Way to Babylon, de là va suivre deux romans dans la même lignée. Un fantastique mêlant un héros de notre monde emporté dans un autre plus fantastique.

 

Viendra ensuite en 1995 la fameuse série des Monarchies Divines puis suivront les Mendiants des mers en 2004.

 

Il vit actuellement dans le Comté de Down avec femme.

 

 

 

Là où tout commence. Un capitaine accepte une bien délicate mission, un déserteur perdu dans son chagrin et ses remords n'a plus rien à perdre et sauve un drôle de mendiant. Une purge sans précédent entraîne la mort de gens de grands pouvoirs et enfin les fils d'une toile bien montée apparaissent à ceux qui savent voir...

 

 

Après un conseil de rois historique, les cinq royaumes se retrouvent scindés entre ceux qui « croient » et les hérétiques. Le roi Abeleyn sait très bien qu'il va devoir reprendre les rênes du pouvoir à Himérius. Pendant ce temps, Corffe devenu Colonel, organise l'armée. Il va être envoyé dans le panier de crabes qu'est la Cour de la capitale de Torunnie. De l'autre côté du continent, après maintes épreuves l'expédition avec Hawkwood, Murad et Bardolin découvre un monde sauvage et dangereux. Ils vont découvrir là-bas Aruan, un mage d'une puissance extraordinaire.

 

 

Après avoir triomphé des rebelles soutenus par l'Église, Abeleyn est dans le coma entraînant une lutte de pouvoir au sein de sa maison.

 

Corfe quant à lui déjoue tous les pièges et gagne malgré tous les pronostics les premières batailles contre les terribles Medruks avec son armée venue des montagnes. Il rentre en héros à Torunn et rencontre l'hostilité et la jalousie du Roi Lofantyr. Le bal diplomatique peut enfin commencer.

 

Pourtant la Digue d'Omann va tomber et les Torunniens vont devoir défendre leur capitale contre l'invasion de l'armée Medruk.

 

 

L'expédition d'Hawkwood est quasiment décimée, seuls quelques survivants vont pouvoir rentrer vers Hebrion et retrouver leur roi enfin sorti de son coma. Ce dernier a dû passer un pacte avec le mage Golophin pour asseoir son autorité face au prélat Himérius. Sans savoir que cela donne encore de force et d'ascendant à Aruan qui bouge ses pièces dans l'ombre.

 

En Torunnie, Corfe fait face à une cabale faite par des officiers et nobles jaloux de son ascension. Ils font out pour le faire tomber. Seul un mariage, son mariage, va peut-être changer la donne.

 

Pourtant rien ni personne ne va pouvoir enrayer les fils du destin et les deux armées exténues avancent face à face pour l'ultime bataille.

 

 

Après quinze ans de paix entre la Torunnie et les Medruks, le continent normanien vit ses derniers instants de bonheur car le mage Aruan en a profité pour avoir l'église ramusienne sous sa coupe. Il prépare sa revanche et veut assouvir sa vengeance. Avec son armée de « Deeomers » et de créatures magiques, il va lancer l'invasion.

 

Hawkwood lui subit toujours l'ire de Murad qui ne le lâche pas d'une semelle. La malveillance de celui-ci va entraîner le pauvre capitaine au milieu même de la bataille pour une débâcle sanglante. Hawkwood va avoir la vie sauve grâce à l'intervention de Bardolin.

 

Il semblerait que seul Corfe et son armée vont être le dernier obstacle contre la horde d'Aruan que rien ne peut arrêter...

 

 

Les Monarchies Divines sont une saga au long cours comme on les aime. La dureté du monde, l'âpreté des combats en font plutôt de la dark fantasy. En effet l'auteur ne prend pas de gants avec ses personnages, il leur mène la vie dure.

 

Écrite de 1995 à 2002, l'histoire se déroule dans un monde où la religion tient une place forte et tient à la garder.

 

On se retrouve plutôt dans un univers proche de la Renaissance que du Moyen Âge habituel que l'on retrouve dans ce genre de littérature.

 

Divisé en cinq royaumes appelés Les Monarchies Divines, sous la surveillance conservatrice et inquisitoriale de la religion de Ramusio le béni, chacun essaye de garder voir gagner un peu plus de pouvoir au sein du continent.

 

La religion se rapproche assez de la Chrétienté, leur église impose ainsi des préceptes assez durs et fait tout pour garder son influence dans la politique et gestion des royaumes.

 

Un peu plus loin des continents se trouve les Royaumes de Medruks (sorte d'Empire ottoman), dirigé par le sultanat d'Ostrabar qui a une culture et une religion bien différente, entraînant bien sur des relations des plus conflictuelles avec les cinq royaumes. On va donc se retrouver dans une guerre de religion mais pas seulement ; car on prend plaisir aussi à suivre la destinée hors du commun des personnages principaux.

 

Comme par exemple celle d'Hawkwood, capitaine de bateaux, loyal, franc et d'une grande générosité. On va suivre les pérégrinations de ce navigateur au grand cœur ainsi que de Corfe, un déserteur complètement anéanti après la mort supposée de sa femme. Pourtant il va devenir un héros et va être promis aux plus hautes marches du pouvoir militaire.

 

Chacun va évoluer au cours de cette saga, à coups de chance, de combats et diplomatie. Prenant un peu plus de profondeur au fil des chapitres, ils deviennent vite attachants.

 

À côté de cela, les batailles qu'elles soient maritimes ou sur terre sont vraiment bien décrites. On croirait entendre le fracas des armes, le râle des mourants sacrifiés dans la défense de citées assiégées. Ou encore sentir les vents chargés d'embruns qui emportent l'équipage du capitaine Hawkwood vers des rivages des plus exotiques.

 

Le courage héroïque de ceux qui n'ont plus d'espoir donne une véritable touche épique à cette série.

 

Attention, Paul Kearney ne traite pas que de batailles rangées, de voyages maritimes et de politique. En effet la religion, omniprésente, prend une grande part dans les intrigues, l'auteur en profite pour dénoncer le fanatisme religieux et l'abrutissement des masses pour mieux les diriger. On ressent toute la puissance de ceux qui imposent ses lois au nom d'un Dieu pour mieux asseoir leur pouvoir.

 

Les purges et chasses aux hérétiques, aux magiciens (appelés Dweomers) donnent toute l’intransigeance, la dureté du fourbe Prélat Himerius.

 

D'ailleurs le roi Abeleyn, autre personnage important, aura toutes les peines du monde à endiguer les machinations et complots ourdis par ce pantin qu'est Himérius et Aruan son commanditaire dans l'ombre qui tentent de gouverner à sa place.

 

Toutes les intrigues sont des chassés-croisés, faites de violence et passion. Elles sont traitées avec une plume dure et assez pessimiste. Partagées en cinq volumes comme les cinq royaumes, elles vont vous accompagner dans une aventure palpitante et prenante.

 

Vous l'aurez compris, j'ai été conquis par ce monde rude et plein de surprises. Fait de créatures magiques, obscures, où les hommes luttent pour un idéal ou un dieu.

 

Le style d'écriture de Paul Kearney est assez fluide et clair. Même s'il faut reconnaître que le premier tome peut paraître un peu fastidieux dans les premiers chapitres.

 

Mais soyez courageux, ne vous laissez pas tomber dans le panneau, ce que cache les Monarchies Divines est dépaysant, plein de rebondissements, de la très grande fantasy.

 

Alors profitez de cette nouvelle réédition pour découvrir ou redécouvrir la saga car l'auteur a profité de la relecture pour rajouter une centaine de pages au dernier tome. Histoire de prolonger le plaisir...