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Le Temps du déluge

Jean-Daniel Brèque (Traducteur), Margaret Atwood ( Auteur), Emilie Garcia (Illustrateur de couverture)
Aux éditions : 
Date de parution : 30/09/14  -  Livre
ISBN : 9782264063670
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ChrisdeSavoie   - le 31/10/2017

Le Temps du déluge

Du travail et du talent
 
Margaret Atwood (1939-) est née au Canada et vit toujours à Toronto. Auteur d'une quarantaine d'ouvrages, son talent a été notamment récompensé par le prix Booker Prize pour Le Tueur aveugle. Le Temps du déluge est le deuxième tome de la trilogie initiée par Le Dernier homme, et qui s'est achevée en 2014 avec Maddaddam.
 
Déluge et utopie
 
L’Humanité a été ravagée par une maladie d’origine inconnue qui a détruit 99 % des êtres humains. Quelques rares survivants, protégés par leur isolement, tentent de survivre.
 
Toby est réfugiée dans le centre de beauté qu’elle dirigeait avant la catastrophe. Elle essaye d’organiser sa survie grâce à ses plantations, mais la jeune femme doit se défendre contre les animaux modifiés qui pullulent en liberté.
 
Ren est une jeune adulte qui s’est retrouvée enfermée dans le bloc de soin de la luxueuse maison de passe où elle officiait. Prisonnière, elle tente de contacter quelqu'un à l'extérieur, mais son espoir d'être entendue est faible.
 
Les deux femmes, isolées, repensent à leur vie depuis qu'elles ont quitté les Jardiniers. Ce groupe d'opposants prônait une vie simple, baignant dans l'amour de Dieu et refusant de manger de la viande.
 
Mais l’éradication de l’espèce humaine a bouleversé toutes les certitudes.
 
Une vision caustique et cruelle de l’humanité
 
L’auteur accompagne deux héroïnes dans leur existence après le fléau qui a détruit l’humanité, mais également sur les dix années qui ont précédé la catastrophe. Ce qui oblige le lecteur à suivre de nombreux récits en parallèle, surtout si l’on y ajoute les prêches d'Adam Premier qui ouvrent chaque chapitre. L'ensemble est parfois un peu confus.
 
Margaret Atwood pose un regard sans concession sur l’humanité, rongée par la petitesse, la jalousie et la violence. Même les survivants, malgré ce qu’ils ont subi, demeurent désespérants. Les personnages sont pourtant variés et illustrent une large palette des qualités, mais surtout des défauts humains.
 
Les Jardiniers forment un groupe d’utopistes qui prêchent la bonne parole, même si celle-ci est sujette à de nombreuses entorses. Les préceptes enseignés se révèlent d’ailleurs pour la plupart très naïfs.
 
Ce groupe symbolise néanmoins une partie de la société qui tente d'échapper à la réalité avec des projets sans consistance. Mais le réel n'est pas en reste de médiocrité, avec comme principes l’appât du gain, la violence et l'exploitation des pauvres. Il y a donc bien peu de choses à sauver pour Margaret Atwood, et rares sont les survivants.
 
Ce deuxième tome est agréable à suivre, même s’il s’éternise, car l’intrigue ne recèle pas suffisamment de rebondissement ou de suspens pour tenir en haleine sur six cents pages. Le ton est décalé et caustique, mais ce n’est pas un texte humoristique.
 
Intéressant, Le Temps du déluge interroge sur l’avenir proche de l’humanité, mais il ne surprend pas suffisamment pour captiver.

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