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Gilgamesh, roi d'Ourouk

Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 25/01/16  -  Livre
ISBN : 9782841727469
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SylvainB   - le 31/10/2017

Gilgamesh, roi d'Ourouk

Un géant de la science-fiction
 
Retracer l’itinéraire de Robert Silverberg (né en 1935) relève de la gageure, tant l’homme a eu plusieurs carrières en une seule. D’abord jeune auteur stakhanoviste sans grande consistance, il commence à partir de 1964 (L’Homme dans le labyrinthe) un parcours qui va le mener aux sommets : citons pour mémoire Les Monades urbaines (1971) et L’Oreille interne (1972). Après une période de semi-retraite, Silverberg revient avec un « best-seller », Le Château de Lord Valentin (1979), qui semble sacrifier à la mode fantasy.  On y retrouve en tout cas toute la thématique habituelle de l’auteur : initiation, réflexion sur l’incommunicabilité, voyage intérieur et quête de l’autre. On va voir qu’il en est de même pour ce Gilgamesh roi d’Ourouk.
 
Il était une fois un Roi…
 
Un jeune homme, fils du roi Lugalbanda, grandit dans la cité sumérienne d’Ourouk. Il voit son père mourir et lui succéder un homme terne, Dumuzi. Il s’amourache d’une fille un peu plus vieille que lui qui devient prêtresse d’Inanna, déesse tutélaire de la ville, qui s’incarne de plus en elle. Elle prévient le jeune prince quand Dumuzi cherche à l’assassiner et il fuit dans la cité rivale de Kish où le roi Agga l’accueille comme son fils. Après s’être couvert de gloire contre les barbares, il est rappelé à Ourouk au moment de l’agonie de Dumuzi et lui succède sous le nom de Gilgamesh. Gilgamesh règne donc, a toutes les femmes qu’il veut mais se languit d’Inanna avec qui il ne peut coucher qu’une fois par an. Il lui manque un ami, un égal, un confident. Ce sera Enkidou, l’homme-bête. Sa mort le plongera dans la plus grande des détresses…
 
Un récit initiatique
 
Silverberg livre avec ce Gilgamesh une œuvre à la fois légère et profonde, picaresque et assez amère, tout à fait dans sa manière de faire. On est devant un récit initiatique, où le roi Gilgamesh, fils de dieu et demi-dieu lui-même, apprend à devenir un homme. Il fait l’expérience de la gloire, de l’amour, du deuil, etc. Silverberg reste fidèle à ses œuvres des années soixante-dix car ce héros légendaire est incapable de dire à la seule femme qui compte, la prêtresse d’Inanna, qu’il l’aime. Par là, il provoque une série d’événements qui conduisent à la mort d’Enkidou. Mais cette série d’épreuves enrichit le personnage, dans lequel nous ne pouvons que nous reconnaître : il souffre et surtout ne veut pas mourir, comme l’enfant qui fait l’expérience du deuil pour la première fois. Sous l’apparence d’un roman de fantasy inspiré d’une des plus vieilles légendes de l’humanité, Robert Silverberg nous donne une œuvre touchante, fascinante et tout à fait digne de ses autres romans.

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