La Tour des damnés

Brian Aldiss - La Tour des damnés

Brian Wilson Aldiss est né le 18 août 1925 à Dereham (Norfolk, Angleterre). Auteur largement méconnu du grand public, à l'exception de sa nouvelle Les Supertoys durent tout l'été (1969), servant de base à l'adaptation filmographique A.I. Intelligence artificielle (2001) de Steven Spielberg. Tout son talent fut révélé dans les années 1960-1970 (Le Monde vert, Barbe-Grise, Frankenstein délivré...). Il contribua à l'éclosion et la reconnaissance de la Speculative Fiction britanniques aux côtés de J.G Ballard et Michael Moorcock.

Une nouvelle sur le thème de la surpopulation

"Lorsque le CERGAFD - Centre ethnographique de recherche sur les groupes à forte densité -est entré en action, il y a vingt-cinq ans, tous les couples choisis pour vivre dans la Tour devaient obligatoirement avoir moins de vingt ans. Avant de les enfermer, on les vaccina contre toutes les maladies. Chaque couple disposait alors dans la Tour d'un très grand espace vital et la meilleure des nourritures... mais non de moyens anticonceptionnels."

Un classique ?

Loin d'être une nouveauté, cette histoire de Brian Aldiss date de 1968 et semble n'avoir pas pris une ride, ou à peine. Et pour cause, l'auteur joue habilement de manière à ne pas trop moderniser son univers. La Tour est décrite avec une architecture assez sobre, et les moyens de contrôle se résument à de simples caméras de surveillances. Il y évoque la présence d'ascenseurs, mais niveau modernité, ça s'arrête là. On est donc plongé dans un futur proche, mais pas tant que ça, ce qui permet de renforcer le côté intemporel de la nouvelle. Bien sûr nous pensons rapidement à Soleil Vert, mais aussi plus récent Snowpiercer, ou le côté enfermement est d'autant plus palpable. Et c'est là qu'on prend conscience de l'impact de la nouvelle.

L'auteur a choisi de placer son intrigue en Inde à Delhi, une zone géographique qui fait encore écho aujourd'hui, tant les disparités dans la population sont encore palpables. La pauvreté fait ici figure d'inévitable, forcée par le caractère exigu qu'est devenue la Tour. On se sent oppressé, happé par une atmosphère sordide. Ces familles sont les victimes d'une administration qui expérimente au mépris de l'humain.

Cette nouvelle n'est donc pas la plus joyeuse pour la saison, mais elle permet ainsi de remettre un peu les idées en place et de relativiser sur sa condition.

A lire, relire, conseiller, sans modération.