Ce mois-ci, dans le cadre du Mois de l'Imaginaire, nous avons invité les autrices et auteurs à nous dévoiler quels étaient leurs titres préférés et surtout... Quelle avait été leur 1ère rencontre avec le genre.
Et pour débuter, nous vous proposons de les trois titres incontournables de Clément Bouhélier, auteur de la duologie Olangar, parue aux éditions Critic.
En 1 - L'Enchanteur de Barjavel, quand même, une reprise magnifique des légendes de la table ronde, centrée sur l'histoire d'amour entre Lancelot et Guenièvre.
Le final est grandiose en plus.
En 2, un roman que j'ai découvert tard, mais ça valait mieux que jamais : Des fleurs pour Algernon, une histoire magnifique qui emprunte à l'imaginaire et à la philosophie : celle d'un homme qui acquière de fabuleuses capacités mentales.
On ne peut pas trop en dire plus sans spoiler.
Et en 3, je dirais Le Joueur d'échec, de Zweig. Pas vraiment de l'imaginaire... quoique. Quelques années après la fin de la seconde guerre mondiale, durant une paisible traversée, le champion mondial d'échecs accepte de jouer contre un illustre inconnu... qui se révèle redoutable, au moins autant que son histoire est terrible. Car cet homme, durant des mois, n'a eu que les échecs pour se distraire.
Idem, difficile d'en dire davantage (rires).
Pour la première rencontre ? Très classique... Star Wars, la première trilogie. J'avais déjà lu quelques bouquins de sf mais ces films m'ont scotché... Pour les combats dans l'espace et le côté chevaleresque des jedi. Pour la figure impressionnante de Dark Vador aussi, je me souviens de son entrée dans le vaisseau de la princesse Leia. Je pense que ces films m'ont donné envie d'explorer la sf et le fantastique... Ce qui en dit long sur leur longévité, puisque le premier est sorti en 1977.
Pour Olivier Paquet, auteur des Machines Fantômes aux éditions L'Atalante, ses choix se portent surtout sur des livres qui l'ont marqué.
Olivier Paquet : C’est toujours compliqué, parce que cela dépend du moment où l’on pose la question. Plutôt que mes romans préférés, je dirais ceux qui m’ont marqué et m’ont même obsédé après leur lecture.
« Le Seigneur des anneaux » de J.R.R Tolkien et le « Silmarillon » à sa suite. Pas seulement le récit, mais pour la construction du monde, la capacité de Tolkien à lui donner de la consistance historique. J’ai fini par le lire en anglais bien plus tard et me suis rendu compte du grand talent d’écriture, très poétique et musical.
« La Main gauche de la nuit » d’Ursula Le Guin. Adolescent, c’est Terremer qui m’avait séduit, mais l’œuvre de Science-fiction, je l’ai connue plus tard. Ce que je retiens de ce roman, ce n’est pas seulement l’hermaphrodisme, mais le grand final dans la neige, ambiance Jack London. Ursula Le Guin a un vrai goût pour les récits, la fiction est pour elle un art aussi important que les idées véhiculées par les textes.
« Neuromancien » de William Gibson. Dans les années 90, ce roman était incontournable, avec ce monde des pirates informatiques, des assassins, et d’IA surpuissantes. Je n’ai pas lu à l’époque tous les auteurs cyberpunks, mais Gibson offrait un imaginaire qui tranchait, surtout à une époque où rares étaient les gens qui possédaient un ordinateur personnel.
Et du côté du 1er contact avec l'imaginaire :
Il est double, j’ai du mal à déterminer qui était là en premier. Enfant, j’ai fait partie de cette génération « Albator », j’aimais cette tonalité mélancolique, cette liberté des étoiles et ces formidables vaisseaux. Mais au même moment, j’ai lu un extrait des Chroniques Martiennes de Bradbury, lorsque les machines d’entretien d’une maison abandonnée provoquent un incendie. Il y a comme une poésie commune, une étrangeté presque familière. Je sentais déjà qu’on parlait de nous, mais depuis un ailleurs qui me plaisait.
Enfin, Christophe Thill, auteur du Guide Lovecraft aux éditions Actusf, nous dit tout dans un mini-entretien lors des Aventuriales de Ménétrol 2019.
