L'éveil de Katal

L'éveil de Katal

Luc Verdier a travaillé sur l'adaptation en jeu vidéo d'une BD de Régis Loisel (Gift), et sur le jeu tiré de la série Thorgal, de Rozinski. L'éveil de Katal est son premier roman publié.

Le Na mène l'enquête

Dans une galaxie où les humains cohabitent avec de nombreuses autres espèces extra-terrestres, et où une multitude de religions se partagent des milliards de fidèles, il ne peut plus être question d'accorder la préséance à une religion par rapport aux autres. Pas étonnant que l'Ordre Bahaiste se soit autant répandu : ses prêtres multiconfessionnels peuvent apporter le réconfort de la religion à n'importe quelle créature selon ses croyances propres. Mais l'Ordre a récemment connu une période sombre. L'une de ses branches récentes a été accusée d'hérésie et interdite.

Le Na Leuwin Verdiger est le dernier des lecteurs d'âme. En exil depuis quelques années, il est soudainement rappelé pour une mission qu'il a déjà remplie plus de fois qu'il ne peut s'en souvenir du temps où il était aumônier à la planète prison de Hamjel : apporter le réconfort de la religion à un condamné, Mardoch Blika. Mais les gens de la confession de Blika sont très rares dans ce coin de la galaxie, et on a fourni à Verdiger un tétragramme dermique qui lui donne des crédits et un pouvoir presque illimités. Peut-être n'a-t-il pas été choisi par hasard, et la mission qu'on lui a confiée est plus importante qu'elle le paraît…

Une enquête menée par un religieux

Qu'un religieux mène l'enquête n'est pas exceptionnel : les aventures du Frère Cadfael ou du père Brown nous ont habitué à cela, mais c'est déjà plus rare en SF. La présence de Leuwin Verdiger sur l'affaire est habilement amenée et crédible et sa vision unique sur le cas est également très bien exploitée. On sent la maîtrise de l'auteur sur les sujets religieux sans qu'on soit noyé sous les explications. Néanmoins, les personnages auraient peut être mérité encore un peu de peaufinage (bien qu'ils soient loin d'être sommaires). Quand à l'enquête, le suspens est maintenu jusqu'à la fin, et la surprise est de taille. Une mention spéciale aux courts récits sur le " maître " qui débutent chaque chapitre et qui font penser à certains contes talmudiques. Un moment agréable en perspective, et un nouvel auteur à surveiller.