Soldats de pierre - 2

Soldats de pierre - 2

Glen Cook a annoncé dans plusieurs interviews (en janvier 2005 sur le site Strange Horizons, et en septembre 2005 sur the SF Site, qu'il avait encore en tête deux romans pour la série: Pitiless Rain and Port of Shadows, qu'il finirait s'il en avait le temps, en sachant que d'autres projets, sous contrat, eux, étaient prioritaires... Les Soldats de Pierre est donc le dernier roman de La Compagnie Noire. Sauf si (on le souhaite à la fois à l'auteur et aux lecteurs) il ne l'est pas, car Glen Cook semble avoir une idée très claire de la suite.

Parmi les autres projets qui le tienne occupé, il y a une nouvelle série de fantasy The Instrumentalities of the Night, (dont le premier volume The Tyranny of the Night est sorti l'été dernier en VO), qui se joue autour d'une Mediterranée fermée, dans un monde où règne la magie, et qui aurait une histoire sombre et complexe...

Les soldats vivent...

Roupille et Sahra ont réussi à réveiller les prisonniers de la Plaine Scintillante, et Toubib a repris les Annales, tandis que Roupille a été choisie comme Capitaine. La Compagnie Noire s'est installée au Pays des Ombres Inconnues pour élaborer tranquillement un plan et recruter. Elle est redevenue nombreuse, bien entraînée, et si elle a perdu ses vieux sorciers, elle en a gagné un d'une puissance extraodinaire en la personne du jeune Tobo, qui s'est fait quelques amis très utiles. De quoi faire un retour en force, s'occuper de la Fille de la Nuit, peut-être même au passage de la déesse Kina, et prendre sa revanche sur tous ceux qui l'avaient trahie. Les soldats cherchent à s'occuper, quitte à dévaster de multiples mondes pour cela...

Et se demandent pourquoi...

La Compagnie Noire se cherche. La plupart des hommes sont morts, et les autres ont vieilli et changé. De mercenaires, ils se sont mis à leur propre compte, et du coup, ils ont dû décider de la manière dont les choses se termineront, choisir des objectifs. Chacun sait que lorsqu'ils seront atteints, tout ira bien. La Fille de la Nuit redeviendra Boubou, les méchants (enfin les traîtres à la Compagnie) seront punis et la vengeance apportera ses propres satisfactions. Et sinon, il leur restera toujours Taglios, et le rêve de toujours, le monde d'origine des Compagnies Franches, le Khatovar. N'est ce pas ?

Comment clore une série comme celle-ci ? Est ce même possible ? La Compagnie Noire ne repose pas sur un, ou même quelques personnages. Tant qu'il reste un homme pour transmettre le flambeau, elle ne peut pas disparaître. Elle ne peut pas connaître la paix, même avec à sa disposition tous les trésors du monde: sa seule raison d'être est la guerre. Si chacun de ses membres, pris individuellement, peut prendre sa retraite, la Compagnie, elle, doit continuer, quitte à créer le boulot elle-même. Tout un (peut-être) dernier volume consacré à mettre en évidence que les fins ne peuvent jamais en être vraiment, que la confusion règnera toujours lors des campagnes, même avec les plans les mieux établis et des rapports de forces écrasants, que et le prix de la victoire est bien amer… Il y aura toujours des mécontents sur la manière dont un cycle se finit, et dans ce cas précis, il se peut même qu’ils reçoivent une seconde chance. Quand à moi, je trouve que cette fin ci est tout à fait adaptée, et ne peux qu’inviter le lecteur à s’en faire une idée par lui-même.