Trois

Sarah Lotz est une jeune auteure. Anglaise d’origine, elle est passée par la France et Israël avant de finalement s’installer avec sa famille en Afrique du Sud. Après plusieurs publications sous divers pseudonymes, Trois est son premier thriller.

Coïncidence ?

Le 12 janvier 2012 est un jour à marquer d’une croix sur tous les calendriers : quatre avions se sont écrasés aux quatre coins du globe, en laissant pour seuls survivants trois enfants. Alors forcément, passée la période de choc des proches et des populations, tout le monde se tourne vers ces rescapés dont la perte de mémoire de l’accident et les circonstances semblent intriguer tout le monde.

Difficile alors pour ceux qui ont la garde de ces enfants de s’en sortir face aux journalistes, aux religieux, aux terroristes et autres personnes qui essayent à tout prix de s’approcher de ces miraculés…

Quand les familles qui ont recueilli les enfants sont victimes d’événements bien étranges, les spéculations vont bon train…

Déroutant !

L’auteure prend le parti, dès le début, d’écrire un documentaire. En effet, les chapitres s’enchaînent, et rassemblent des pages de blog, des interviews skype, des discussions sur des forums, des échanges de mails, des conversations, ou encore des passages de livres. Si de prime abord cela peut dérouter le lecteur, l’ensemble reste cohérent, en garde du sens tout au long du livre.

Hélas, si la construction est bien faite, et originale, l’écriture est quelque peu en deçà. Le livre souffre de longueurs, de répétitions trop nombreuses, et d’une amourette soit trop, soit trop peu développée pour être réellement crédible.

Certes, le suspense et l’intrigue prennent en ampleur progressivement, grâce notamment à des détails et indices intelligemment distillés tout au long du livre, mais le lecteur s’y perd quelque peu avec les longueurs inutiles, et il oublie vite les quelques moments d’excitations ressentis lors de la lecture des quelques pages précédentes.
De plus, de par la construction du livre on n’arrive pas à s’attacher aux personnages ce qui n’aide pas à se plonger pleinement dans le livre.

Notons tout de même que le livre mêle astucieusement suspense, manipulation religieuse, manipulation des médias, frasques d’Internet, dérive sectaire, relations internationales…

Si l’idée était très originale, et plutôt bien menée jusqu’aux dernières pages, la fin justement laisse le lecteur un peu dérouté. Si elle s’accorde avec le style journalistique du livre, et donc avec l’absence de parti pris de l’auteur, elle laisse un sentiment de « trop facile » au lecteur, à l’origine alors d’une certaine déception.

Vous l’aurez compris, ce livre qui présente de belles qualités (construction originale, intrigue bien menée…) souffre de quelques défauts, à l’origine alors de la déception que je ressens en fermant la dernière page.