Actusf : Quelle est votre dernière illustration pour un roman ?
Gilles Francescano : En fait je viens de travailler sur des sujets divers, une couverture autour de l’univers de Walt Disney pour les éditions Impressions Nouvelles, une affiche de théatre pour une troupe drômoise de 80 acteurs (je ne les ai pas tous mis sur l’affiche !) et différentes petites choses. Les dernières couvertures qui me restent en mémoire sont pour le roman Petit blanc de Nicolas Cartelet chez Mü éditions et les trolls de Jean Claude Dunyach chez l’Atalante (L'Instinct du troll - L'Enfer du troll). Sachant qu’un autre Troll est en cours d’écriture j’ai hâte de lire ses nouvelles aventures !
Actusf : Est-ce difficile de saisir l’essence d’un récit pour la sublimer en une seule image ?
Gilles Francescano : J’essaie de travailler au maximum dans les univers d’auteurs que j’aime, au bout de trente ans d’illustrations cette année, je m’aperçois que ce qui compte le plus pour moi est la rencontre avec l’auteur. Au travers de mes travaux pour Ayerdhal, Jean Claude Dunyach, Sylvie Lainé ou Pierre Bottero je m’aperçois que ce qui reste est le lien tissé avec l’auteur au travers de mes images. C’est l’auteur que j’essaie de séduire avant tout. Lorsque cette rencontre est belle, illustrer le texte est très facile. Cette rencontre est nécessaire dans mon processus créatif car je n’aime pas illustrer une scène précise du livre, préférant donner des indices sur le sens global du texte et au-delà, des idées portées
par l’auteur.
Actusf : Quelle est la couverture préférée que vous avez réalisée ? Celle d’une de vos consœurs ou confrères ?
Gilles Francescano : Je n’ai pas vraiment de couvertures préférées chez mes confrères, plutôt des coups de cœur pour une qualité de travail, récemment c’est le travail de François Baranger sur Lovecraft qui m’a le plus séduit, je suis impatient de voir ce qu’il va faire avec La Couleur tombée du ciel ou Les Montagnes hallucinées !
Le seul illustrateur qui m’avait fait acheter un livre pour sa couverture est le travail de Jean Yves Kervevan, un illustrateur trop rare, un grand artiste trop peu exploité par les éditeurs.
De mon côté, les travaux que j’apprécie le plus étaient les travaux que je faisais entre Ayerdhal et Jean Claude Dunyach, à eux deux, ils comblaient deux aspects de mon travail artistique, l’un politique teinté de hard science et space opéra, l’autre plus poétique, au travers de couvertures comme Sexomorphoses, Etoiles mourantes ou les Nageurs de sable. Mais celle que je préfère est forcément
la prochaine ! Pas forcément l’image finie d’ailleurs mais bien souvent le plaisir de la faire, la sensation de faire une sale blague à l’auteur en se coulant dans le texte tout en se demandant par quel biais le prendre, par quel angle l’aborder pour montrer une facette méconnue, une idée sous-jacente ou une vision poétique du texte.
Actusf : Sur quoi travaillez-vous actuellement ?
Gilles Francescano : Actuellement je m’occupe d’une école que j’ai créée il y a deux ans dans le sud, consacrée au Game
Art et au Game Design (www.esagames.com) tout en m’occupant des expositions de festivals et d’illustrations. En ce moment je travaille sur un livre illustré dans le genre fantastique dont la sortie est prévue pour les Imaginales 2019.
Cette semaine, retrouvez :
- Diego Tripodi
- Zariel
- Melchior Ascaride
- Pascal Casolari
- Jean-Emmanuel Aubert
- Cindy Canévet
- Aurélien Police